Part 2 de l'interview sur CNN de Han Han
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[...] A trop parler, je risquerais d'y laisser ma peau. Voire, une fois mort, on pourrait encore m'extraire de ma tombe pour me fouetter.
Je me demande souvent quelle contribution j'aurai apportée à cette société remplie de mots sensibles. Peut-être que, pour finir, ma contribution se limitera aux mots sensibles désignés par mon nom [...]
Note personnelle : Dans cet ouvrage, Han Han utilise à dessein et pour se protéger l'expression [mot sensible] afin de ne pas avoir à mentionner des mots tabous comme Mao, Parti Communiste Chinois ...
La librairie Xinhua est une entreprise d'État et les profits de l'État passent avant ceux des entreprises privées. Le plus gros profiteur de Chine, c'est l'État et pour s'enrichir en Chine, mieux vaut ne pas ignorer cette règle.
— Bon ! En ce moment je suis fauché, je ne peux pas te payer, mais si c’est ma vie que tu veux, là je peux te la donner !
Elle a fléchi la tête. Et elle a pensé : « Voilà un homme comme je les aime ! »
En vérité, pour la seule raison que Niba l’aimait, Xiaolong aurait pu dire n’importe quoi sans qu’elle en prenne ombrage. S’il avait dit quelque chose d’agréable, elle ne l’en aurait que plus aimé. Et s’il avait lâché : « Nique ton père », elle l’aurait aimé tout autant. C’est ça la loyauté à toute épreuve.
Au surplus, les livres lui faisaient le même effet que les femmes - un nouvel ouvrage, c'était comme une vierge qu'on est le premier à toucher, tandis qu'un vieux livre correspondait à une femme à la beauté fanée sur qui d'autres ont déjà exercé des prérogatives conjugales. Du coup, la lecture perdait beaucoup de son intérêt, son attrait étant émoussé par le nombre de ceux qui avaient tenu le volume entre les mains.
Bon, à présent il faut choisir entre : "Je t'aime" ou "Je t'aime infiniment", alors que les deux ont rigoureusement le même sens. L'être humain est vraiment étrange, si l'on déclare à une fille : "J'ai quelque chose à te dire", elle va aussitôt s'attendre à "Je t'aime", pas à "Peau de vache", ou "Tu me fais chier", encore moins à "On va se séparer.
C'était un soir d'été et une brise légère soufflait sous le soleil couchant. Pendant que les grenouilles chantaient , on voyait dans le ciel rouge les dernières lueurs du jour.
Une délicieuse odeur émanait de la cuisine. Dehors, la lune s'était montrée et les étoiles scintillaient dans le ciel.