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Citation de mbsc2xbsvt_1626106123004


Et puis un matin, une semaine plus tard, sa mère lui téléphona : Hemming était mort. Il demeura sans voix. Il ne parvînt pas à lui demander pourquoi elle ne l’avait pas informé de la gravité de la situation, parce qu’une part de lui savait pertinemment qu’elle ne l’aurait de toute façon pas fait. Il ne parvint pas à lui exprimer qu’il regrettait de ne pas avoir été là, parce qu’elle ne lui aurait rien répondu. Il ne parvint pas à lui demander ce qu’elle ressentait, parce que rien de ce qu’elle lui confierait ne serait suffisant. Il avait envie de hurler contre ses parents, de les frapper, de susciter quelque chose en eux - qu’ils s’effondrent de douleur, perdent leur contenance, reconnaissent qu’un événement terrible avait eu lieu, qu’avec la mort d’Hemming ils avaient perdu une part vitale et essentielle d’eux-mêmes. Il se moquait de savoir s’ils le ressentaient véritablement de la sorte ou pas : il avait juste besoin de les entendre le dire, de sentir que leur calme imperturbable dissimulait autre chose, que quelque part en eux coulait un mince ruisseau d’eau vive et fraîche, grouillant de vies délicates, de petits poissons, d’herbes et de minuscules fleurs blanches, toutes tendres, si fragiles et vulnérables que l’on ne pouvait pas les regarder sans éprouver de la peine pour elles.
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