Quand, nous autres antillais, devons parler en public, un mal étrange nous prend à la gorge. Ce n'est pas seulement le trac que chacun connaît, mais une sorte de trouble, de dédoublement du moi : c'est ce que certains linguistes appellent le "mal diglossique".
Yekrik.
_ Tu tentes de me parler breton ?
_ Non c'est du créole ! Et tu dois répondre « Yekrak ». C'est une formule pour annoncer le début d'une histoire. Elle est utilisée par les conteurs.
_ Bien euhm... Yekrak !
_Il était une fois une jeune antillaise et un petit breton assis au pied d'un phare... Ni l'un ni l'autre... n'osait faire le premier pas... Yekrik ?
_ Yekrak...
Je sais maintenant ce qu'il me reste à faire !! Comptez sur moi, je m'occupe de vous et de votre Haïtien avec l'aide de Saint Expédit !
Ah ça ! Si les Haïtiens ont tous ces malheurs c'est à cause de leur Vaudou ! Ils sont maudits et la malédiction contagieuse!
Je n'en veux pas chez moi !