A l'hôpital, pendant les quelques heures pénibles passées seule sous assistance respiratoire, en attendant Christophe que l'interne avait absolument voulu prévenir, je me disais qu'il aurait été facile de se laisser glisser, de cesser de résister. Pas d'enfant, plus de mari, une mère distante, un père épuisé, peu d'attaches. Partir vite, laisser se perdre une empreinte sur le monde dangereusement précaire, au milieu de l'indifférence globalisée et des réseaux sociaux auxquels je n'avais pas pris la peine d'appartenir.
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