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Citation de le_Bison


Passé Arles, quand on prenait la route des Salins ou celle de Saintes-Maries, mon attention se tendait comme un arc. Je sentais mon cœur battre plus fort. Je scrutais le paysage de toutes mes forces, dans l’attente du chemin de terre qui nous mènerait dans les replis secrets du delta.
Si, partout, j’avais l’impression d’être une fausse note, là, au contraire, je participais à une vaste harmonie. Dans les étangs et les miroirs d’eau à perte de vue, on sentait la force du Rhône, on devinait qu’il pouvait devenir à son tour taureau, donner du flot comme de la corne. Ce n’était plus le soleil d’abeilles et de mimosa du jardin, mais l’éblouissement impitoyable d’un midi aux quatre points cardinaux. Les flamands roses, les chevaux sauvages brassaient le parfum puissant du sel et de l’humus. La liberté avec laquelle, brusquement, les uns prenaient leur envol et les autres leurs galops en secouant leurs crinières me vitaminait l’âme. La Camargue était plus qu’un paysage : le soupçon brièvement entrevu, l’intuition fulgurante d’une harmonie entre mon âme et un avenir. Là, pour la première fois, j’ai eu la prémonition de grandes choses, d’un destin.
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