Au milieu de toute cette confusion, elle avait un point de repère, un seul. Elle était enfermée dans un camp de rétention du sud de l'Espagne après avoir eu la chance de survivre alors que presque tous les autres s'étaient noyés, tous ceux qui avaient embarqué à bord du bateau pourri qui devait les amener là depuis l'Afrique. Elle se rappelait la somme d'espoirs enfermés dans cette cale sombre. La liberté avait un parfum. Qui devenait de plus en plus fort à mesure que la liberté approchait, et qu'on n'en était plus séparé que par quelques milles marins. La liberté, la sécurité, une vie qui ne serait pas marquée uniquement par la peur, la faim et le désespoir.