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Citations de Henri Cazalis (38)


Henri Cazalis
Au milieu du désert, je sais une eau bleue:
ce sont tes regards, mon amour.

Mes désirs sont les flamants roses,
qui s'y viennent désaltérer.


(" Le livre du Néant")
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Henri Cazalis
Soleil, âme ardente,
tu bois les fleuves, les lacs,
la rosée de la nuit,
le sang de la terre,
les esprits des fleurs;
tu bois notre vie, notre souffle.

O soleil, tu as donc en toi
l'insatiable désir des amants?

(" Le livre du Néant")
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Henri Cazalis
Combien de temps dureront-ils encore
les paysages du ciel et de la terre?
Combien de temps encore
s'ouvriront les roses,
chanteront les oiseaux,
fleuriront les aurores,
brûleront les étoiles
et le coeur des hommes?


(" Le livre du néant ")
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L'homme, la bête et l'arbre ont les mêmes secrets.
La sève est un sang pâle aux veines des forêts.
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OURAGAN NOCTURNE


LES vagues se cabraient comme des étalons
Et dans l’air secouaient leur crinière sauvage,
Et mes yeux, fatigués du calme des vallons,
Voyaient enfin la mer dans une nuit d’orage.

Le vent criait, le vent roulait ses hurlements,
L’Océan bondissait le long de la falaise,
Et mon âme, devant ces épouvantements
Et ces larges flots noirs, respirait plus à l’aise.

La lune semblait folle, et courait dans les cieux,
Illuminant la nuit d’une clarté brumeuse ;
Et ce n’était au loin qu’aboiements furieux,
Rugissements, clameurs de la mer écumeuse.

— Ô Nature éternelle, as-tu donc des douleurs ?
Ton âme a-t-elle aussi ses heures d’agonie ?
Et ces grands ouragans ne sont-ils pas tes pleurs,
Et ces vents fous, tes cris de détresse infinie ?

Souffres-tu donc aussi, Mère qui nous as faits ?
Et nous, sombres souvent comme tes nuits d’orage,
Inconstants, tourmentés, et comme toi mauvais,
Nous sommes bien en tout créés à ton image.

p.298-299
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PENSÉES DOULOUREUSES OU BOUFFONNES


L’INFINI sur ma tête ; au-dessous, l’Infini encore ; et au milieu, ce bruit des rues, ces hommes et ces femmes, toutes ces fanges : quel rêve ! Et qui le fait donc ? — moi, mon cerveau malade, ou, à la fois, le cerveau malade de l’Infini, et le mien !

p.5
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LE POÈME


LE soleil est ma chair, le soleil est mon cœur,
Le cœur du ciel, mon cœur saignant qui vous fait vivre ;
Le soleil, vase d’or, où fume la liqueur
De mon sang, est la coupe où la Terre s’enivre.

Les astres sont mes yeux, mes yeux toujours ouverts,
Toujours dardant sur vous leurs brûlantes prunelles,
Et mes grands yeux aimants versent sur l’univers,
Sur vos brèves amours, leurs clartés éternelles.

Les vents sont mes soupirs, les vents sont mes baisers ;
Je suis le souffle, l’air, et vous êtes la flamme,
Et vous êtes pareils aux charbons embrasés,
Quand, l’été, mes soupirs ont passé sur votre âme.

Les fleurs sont mes désirs, les fleurs de toutes parts
Tendant vers vous leurs longs regards pleins de délices ;
Les fleurs sont mes désirs, les fleurs sont mes regards,
Et vous buvez mon rêve au fond de leurs calices.

Je suis l’amour, l’amour qui tourmente les flots,
Soulève et fait vibrer les océans immenses,
Et la chaleur, par qui les germes sont éclos,
Et le printemps, qui fait se gonfler les semences.

Je suis dans tout, je suis la fraîcheur de la nuit,
Et je suis dans l’éther la lune qui vous aime,
Et l’ouragan aussi, l’éclair ardent qui luit ;
Car la création entière est mon poème,

Est un poème étrange où se mêlent des pleurs,
Et dont vous, ô mortels, vous êtes les pensées,
Ô vous qui partagez ma joie et mes douleurs,
Et l’ennui des éternités déjà passées !

p.176-177
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LE TSIGANE DANS LA LUNE


C'EST un vieux conte de Bohème :
Sur un violon, à minuit,
Dans la lune un tsigane blême
Joue en faisant si peu de bruit

Que cette musique très tendre,
Parmi le silence des bois,
]usqu’ici ne s’est fait entendre
Qu’aux amoureux baissant la voix.

Mon amour, l’heure est opportune :
La lune argente le bois noir ;
Viens écouter si dans la lune
Le violon chante ce soir !

p.16
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PENSÉES DOULOUREUSES OU BOUFFONNES

DANS UNE FORET, LA NUIT.


ARBRES, silencieux géants, spectres sans voix, qui apparaissez devant mes yeux ; fils aînés de la Nature, rochers noirs, endormis immobiles sous les claires étoiles ; lune, témoin éternel, qui êtes-vous, et qui suis-je ? Et pourquoi nous rencontrer ainsi dans l’immensité de l’abîme, moi, vous interrogeant, et vous, pleins de silence ?


COMME ces nuées d’oiseaux voyageurs, qui par-dessus nos têtes traversent le ciel et se perdent au loin, sans que nous puissions savoir ni d’où ils viennent, ni où s’enfuit leur vol, ainsi devant nos yeux passent les choses créées ; et nous ne connaissons ni le royaume impénétrable de la formation des êtres, ni le royaume sombre de leur transformation.

p.16-17
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PENSÉES DOULOUREUSES OU BOUFFONNES

SANS cet orgueil humain, par lequel l’homme se considère si souvent comme un point central, en cet infini, « dont le centre est partout et dont la circonférence n’est nulle part, » comment, impuissant et débile, oserait-il donc quelque chose, et l’Infini ne l’écraserait-il pas de toute son immensité ?

p.71
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LE CIEL D’ORIENT

AU milieu du désert, je sais une eau bleue : ce sont tes regards, mon amour. Mes désirs sont les flamants roses, qui s’y viennent désaltérer.

p.104
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L’ILLUSION

J’ETAIS avant ma naissance, et j’étais avant la naissance des choses ; j’étais avec la matière infinie ; chaque atome de mon corps errait à travers l’infini ; et ma pensée flottait dans l’abîme de la Pensée divine, aspirant à la vie, à la liberté, à la solitude, — comme ces êtres plongés dans le fond de la mer, et qui lentement tendent vers la surface lumineuse…

p.158
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L’ILLUSION

RIEN n’est simple, tout est complexe, tout est étrange ici-bas. Si l’on avait quelque profondeur dans l’analyse, on verrait que le moindre atome sort de l’éternité et de l’infini, et a fait pour arriver jusqu’à moi, dans ma main qui écrit ou mon cerveau qui pense, un chemin plus long que d’ici au Soleil ou à la plus reculée des étoiles. On ne voit guère aujourd’hui que la surface des choses ; on ne voit pas l’abîme qui est sous elles, l’abîme de causes et d’effets, de mouvements, de courants sans fin, de flux et de reflux qui les ont fait un jour s’élever à la surface.

p.150-151
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L’ILLUSION

LA Pensée est l’atmosphère des choses. Elle est l’Infini où se meuvent les mondes, l’Éternité où se meut le temps. La Pensée est la grande Aïeule, la demeure des êtres, la source profonde de la vie, la Force, d’où sortent toutes les forces, les puissants orages électriques, comme les éclairs de nos passions.
Et la Matière même n’est qu’une des mille apparences, une des formes par elle revêtues.

LE moindre atome contient une force : et cette force n’est, elle aussi, qu’un des modes de la Pensée.
« Fendez un atome, vous y trouverez le Soleil, » dit un poëte persan.

p.154
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PENSÉES DOULOUREUSES OU BOUFFONNES

LE fond des choses est inquiétant ; mais la surface nous rassure, et nous nous laissons prendre aux éclats de rire du Soleil.

p.15
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PENSÉES DOULOUREUSES OU BOUFFONNES

CE monde t’ennuie : crée-toi ton monde.

p-81
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PENSÉES DOULOUREUSES OU BOUFFONNES

LA création est-elle comme ce livre que feuilletait Hamlet, vide de sens ? Des mots, des mots, des mots !…

p.67
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Toujours

Tout est mensonge : aime pourtant,
Aime, rêve et désire encore ;
Présente ton cœur palpitant
À ces blessures qu’il adore.

Tout est vanité : crois toujours,
Aime sans fin, désire et rêve ;
Ne reste jamais sans amours,
Souviens-toi que la vie est brève.

De vertu, d’art enivre-toi ;
Porte haut ton cœur et ta tête ;
Aime la pourpre, comme un roi,
Et n’étant pas Dieu, sois poète !

Rêver, aimer, seul est réel :
Notre vie est l’éclair qui passe,
Flamboie un instant sur le ciel,
Et se va perdre dans l’espace.

Seule la passion qui luit
Illumine au moins de sa flamme
Nos yeux mortels avant la nuit
Éternelle, où disparaît l’âme.

Consume-toi donc, tout flambeau
Jette en brûlant de la lumière ;
Brûle ton cœur, songe au tombeau
Où tu redeviendras poussière.

Près de nous est le trou béant :
Avant de replonger au gouffre,
Fais donc flamboyer ton néant ;
Aime, rêve, désire et souffre !
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