André Breton le lion indomptable, même publié dans la pléiade, même canonisé dans une expo à Beaubourg pour l'anniversaire de sa disparition en 1966, brille d'une lumière surnaturelle.
Tout a commencé à la fin de cette terrible boucherie de 1914-1918 où de jeunes médecins qui ont vu le feu ont pris conscience que plus rien ne pouvait être comme avant. En particulier l'art ne pouvait plus être une fin en soi pour célébrer le Beau, désuet. Il était devenu indécent que le poète se contente d'aller voir si la rose avait éclose. La beauté serait convulsive ou ne serait pas. Avec ses amis Aragon, Eluard, Tzara, Desnos, Péret, Max Ernst, Soupault, Prévert, Queneau et tant d'autres talents plus ou moins proches Artaud, Dali, Tanguy..Giacometti, l'écriture automatique, les cadavres exquis font exploser l'expression onirique en un feu d'artifice ..
Viendront ensuite l'engagement politique et les ruptures déchirantes, les anathèmes.
Breton multipliera des oeuvres de toute beauté, recueil de poésie, poisson soluble,les Vases Communicants, la beauté tragique de Nadja, suivi de l"Amour Fou etc..
Si cette période fut intensément riche d'un point de vue artistique et sans doute sans équivalent en France elle fut dramatique et après les tranchées sanglantes le pire restait à venir..
Pendant toute cette sombre époque, Breton fut toujours du bon côté, ce qui ne fut pas le cas de tant d'intellectuels par conviction, par légèreté hurlèrent avec les loups ou les caressèrent
Toute cette vie de cet homme profondément humain malgré sa stature hors norme est magnifiquement rapportée dans cette biographie
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