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Citation de Mimimelie


L’exil est ce qui pouvait arriver de mieux à Victor Hugo à ce point de sa carrière, politique et littéraire. Il le grandit dans l’opinion, lui offre une posture d’opposant irréductible, le statufie en martyr de la liberté et de la démocratie. Il l’élève au-dessus de ses concurrents, en politique comme en littérature, au-dessus des compromissions avec le tyran qui vont entacher l’image de ceux qui restent. Il l’éloigne du quotidien, du contingent, le porte au-delà des mers, dans un ermitage d’où il adressera au monde les messages qu’il voudra, que personne ne pourra confronter à la réalité de son existence. Il n’y serait pas allé spontanément, il était trop attaché à ses privilèges, moraux et matériels, pour les abandonner de son plein gré. Et on peut dire que la proscription est en somme, paradoxalement, le meilleur service que Napoléon pouvait rendre à son ennemi Hugo.

L’exil est-il bénéfique alors à sa femme et à ses enfants ? Pas du tout. Passer de Paris à Jersey, pour eux, c’est se couper des amis, de la famille, des habitudes, de la vie brillante qu’ils ont menée jusque- là pour aller s’enfermer sur une île au milieu de nulle part, pour une durée indéterminée.
… Mais Victor Hugo perdait le sens commun quand il s’agissait d’exercer l’autorité absolue dont le code Napoléon l’investissait. Parce que la conscience de cette autorité lui montait à la tête ? Peut-être, mais surtout parce que son cercle familial était la pièce maîtresse d’un mécano affectif qu’il avait bâti patiemment pour le protéger des déchirements de son enfance. Il savait que sa femme et ses enfants en faisaient les frais mais c’était plus fort que lui.
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