Henri Landes

Le racisme, la discrimination et la brutalité policière envers les Afro-Américains persistent. Presque un homme noir sur trois passe par la case prison à un moment de sa vie.

La religion se mêle de politique et ceci pousse le pays vers l'extrémisme. Au nom de la liberté religieuse, des élus prennent des décisions rétrogrades et absurdes sur des questions de droits des femmes, de droits des homosexuels ou encore sur la protection de l'environnement.

Les statistiques concernant la santé publique des Américains sont déplorables. L'obésité est la maladie la plus répandue dans le pays. Deux tiers des Américains sont en surpoids. Or, ils continuent à privilégier la quantité plutôt que la qualité des produits alimentaires.

Hillary clinton, on l'a dit, ne fait tout simplement pas rêver la population américaine. Elle souffre d'une faible popularité chez les jeunes, les ouvriers et les plus progressistes qui ne lui font pas confiance.

Donald trump a manipulé les Américains et leur système politique. Il a mobilisé une frange de la population très énervée, principalement des hommes blancs peu éduqués. 50% d'hommes sans diplôme universitaire lui accordaient son soutien, pendant les primaires. Il a profité d'un large champ de candidats républicains - ils étaient 17 au départ- très pauvres en charisme. Il a usurpé l'investiture d'un Parti républicain déserté par sa base et dont les élites ne se sont pas renouvelées depuis trente ans.

Les Etats-Unis sont le pays le plus pollueur de l'histoire. Si chaque personne sur terre vivait comme un Américain, il faudrait cinq planètes pour satisfaire nos besoins en matière de consommation matérielle, alimentaire et énergétique. Malheureusement, les Américains n'acceptent pas cette réalité. Donuts, soda et énergie font encore trop souvent tourner la machine. Juste avant le sommet de la Terre à Rion en 1992, le président George H.W. Bush a prononcé les paroles suivantes : "Le mode de vie américain n'est pas négociable. Point final."

Le système politique est devenu corrompu et terriblement inefficace, notamment à cause de financements privés des campagnes électorales et du rôle dominant des élites de deux partis politiques.

Je ne suis pas en colère à cause des élections présidentielles en tant que telles, mais à cause de ce qu'elles révèlent de la société américaine. Les Américains sont en détresse. Leur désarroi ne date pas d'hier. Il s'est développé et accentué depuis trois décennies. Paradoxalement, mon éloignement géographique me permet d'examiner le pays de plus près. Depuis mon poste d'observation parisien, je constate qu'à partir de la fin des années 1970, les Américains subissent des tendances sur le plan politique, économique, social, sécuritaire et environnemental qui sont inacceptables pour le pays le plus développé et puissant du monde :

J'observe les États-Unis depuis Paris au moment des élections présidentielles, et je suis en colère. Je ne suis pas révolté parce que Donald Trump est un imposteur incompétent qui ne mérite pas d'être candidat à la plus haute fonction du pays. Ce n'est pas non plus parce que Hillary Clinton est une candidate fortement influencée par les lobbys et qui ne présente aucun projet politique original. En effet, les Américains n'aiment pas le choix qui se présente à eux. Donald Trump et Hillary Clinton forment le duo le moins populaire pour la présidentielle depuis plus de vingt ans.