Henriette Zoughebi : Programme régional des résidences d'auteurs
La responsabilité est grande non seulement de former les travailleuses et travailleurs de demain, les créateurs et créatrices de demain mais aussi les citoyen-ne-s informé-e-s, éclairé-e-s, capables d'esprit critique. Les jeunes portent les valeur d'égalité, leurs coeurs et leurs intelligences sont ouverts au monde.
D'abord un constat : l'écriture personnelle des futurs enseignants porte souvent les traces d'un rapport conflictuel avec l'acte d'écrire. Prendre le risque de chercher ses mots, accepter le danger de voir une pensée vous échapper par moments est une entreprise hasardeuse. L'écrivain est justement celui qui accepte ce risque. Travailler le matériau résistant que sont les mots et se laisser travailler par eux. L'exigence de sa pratique artistique peut donner le désir d'oser l'aventure. Il ne s'agit pas de s'approprier une norme qui conduirait à une maîtrise contrôlée de la langue, mais de découvrir que les mots transportent un univers irrigué par la sensibilité de l'imaginaire.
Pour changer les choses il n'est pas nécessaire de tout changer.
A Hector Guimard, au milieu de cette assemblée très masculine, un autre jeune m'interpelle. Il s'appelle Tarik et est en première pro-aménagement: "L'égalité des femmes et des hommes, c'est la base. C'est la base du respect, c'est la base du sourire". Ce que je constate, c'est qu'à chaque fois que cette question est posée c'est en terme d'égalité femmes/hommes et non pas filles/garçons. Cela veut dire qu'elle est posée comme une question de société, au delà du lycée, des jeunes.
S'il faut transformer l'école avec les éducateurs, avec les parents qui doivent retrouver confiance dans l'institution, il faut surtout entendre les jeunes.
La politique doit être révolutionnée. Il faut remettre au centre des politiques publiques les préoccupations directes des personnes.
Le regard que les jeunes portent sur l'école est le bon stimulant pour la repenser.