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Citation de Erik35


L'iceberg
(Un rêve)

Je vis un navire d'allure martiale
(Pavillons au vent, en apparat de bravoure)
Mené comme par pure folie
Aller droit sur un impassible iceberg,
Sans l'ébranler, bien que l'infatué navire ait sombré.
L'impact fit s'ébouler d'énormes blocs de glace
Maussades, qui fracassèrent par tonnes le pont ;
Mais cette unique avalanche fut tout -
Nul autre mouvement que l'épave coulant par le fond.

Sur les éperons des pâles crêtes,
Nulle hampe fine et frêle,
Nul prisme en surplomb des gorges verdâtres isolées
Ne se renversa ; nulle dentelle aux subtils remplages,
Nulles pendeloques dans les grottes ou les puits
Ne frémirent quand le navire sidéré sombra.

Ni les mouettes solitaires décrivant les nues
Des cercles autour d'un lointain pic aux flancs enneigés,
Ni plus proches les oiseaux qui rasaient les banquises
Et les grèves de cristal, ne ressentirent le moindre choc.
Nul frisson ne vint ébranler la gerbe
D'aiguilles de glace insignifiantes à sa base ;
Les tours sapées par les vagues - la masse
Penchée, menaçante - ne bougèrent pas de place.
Les phoques luisants, assoupis sur des corniches glissantes
Jamais ne glissèrent, quand sous de hautaines arêtes
Vaincu par l'inertie même,
L'impétueux navire, perplexe, sombra.

Dur Iceberg (me dis-je), si froid, si vaste,
Drapé d'humidités fatales ;
Tu exhales encore ton haleine froide et suintante -
Tu te dissous et dérives vers la mort ;
Bien que tu sois informe et pataud -
Un balourd pataud et traînassant,
Ceux qui te heurtent s'en repentent et sombrent,
Sans ébranler la limace visqueuse qui s'affale
Sur la mortelle impassibilité de tes parois.
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