Louis XIV s'est heurté aux contradictions engendrées par la personnification du pouvoir monarchique. L'État, par exemple, ne se résumait pas à sa personne. Le pouvoir d'un roi doit être délégué à d'innombrables agents de son autorité, à des juges qui exercent la justice en son nom, à des soldats qui font la guerre pour lui. Sa volonté, dans toutes les affaires du royaume, n'était jamais appliquée à la lettre, car elle devait s'accommoder de toutes les réalités politiques, sociales et économiques qui l'infléchissaient. Si la guerre exprimait la volonté et la souveraineté du roi, elle lui échappa dans une large mesure. Elle soumit l'État et le royaume à une tension permanente, que Louis XIV finit par regretter lorsque, sur son lit de mort, il avouait à son successeur, le futur Louis XV « J'ai trop aimé la guerre. » Cette confession tardive révélait que, par ses erreurs, ses passions et ses emportements, le roi pouvait nuire aux intérêts de son royaume.