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Citation de Laureneb


Amoureux de sa femme avant de l’épouser, cette passion avait résisté chez le comte à tous les malheurs intimes de son mariage avec une veuve, toujours maîtresse d’elle-même avant comme après sa seconde union, et qui jouissait d’autant plus de sa liberté, que monsieur de Sérisy avait pour elle l’indulgence d’une mère pour un enfant gâté. Ses constants travaux lui servaient de
bouclier contre des chagrins de coeur ensevelis avec ce soin que savent prendre les hommes politiques pour de tels secrets. Il comprenait d’ailleurs combien eût été ridicule sa jalousie aux yeux du monde qui n’eût guère admis une passion conjugale chez un vieil administrateur.
Comment, dès les premiers jours de son mariage, fut-il fasciné par sa femme ? Comment souffrit-il d’abord sans se venger ? Comment n’osa-t-il plus se venger ? Comment laissa-t-il le temps s’écouler, abusé par l’espérance ? Par quels moyens une femme jeune, jolie et spirituelle
l’avait-elle mis en servage ? La réponse à toutes ces questions exigerait une longue histoire qui nuirait au sujet de cette scène, et que, sinon les hommes, du moins les femmes pourront entrevoir.
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