"II n'y a pas de drogués heureux", disait Claude Olivienstein, psychiatre, fondateur de la Clinique Marmottan et pionnier de l'addictologie. Il avait raison, le "psy des toxicos", comme on l'appelait. Des substances en guise de béquille psychologique qui ne servent à rien et pourtant, elles aident à canaliser le mal-être, elles calment les angoisses qui chaque soir reviennent... Pourquoi la culpabilité et le chagrin que I'on éprouve ne peuvent-ils pas se dissoudre dans l'alcool, le haschisch et la marijuana ? Parce que «Si tu bois pour oublier, sache que tes chagrins savent nager.»
Un père sous GHB, c'est comme un père alcoolique. La honte bue jusqu'a la lie.
La tête me tourne, Cette odeur étouffante, cette crasse irritante, ces poubelles, ces objets et ces livres qu'il va me falloir trier, choisir, nettoyer, destiner à la résurrection ou bien à la déchetterie. Vider la maison d'un parent décédé est déjà chose ardue, alors vider une baraque diogénisée... La maison d'un Diogène, c'est une autre dimension, un autre monde dans lequel les règles communément admises par les humains n'ont plus cours. Le temps n'existe plus... C'est une expérience unique, à nulle autre pareille, qu'il faut avoir vécue pour comprendre.
Oui. Qu'on le considère sous un angle sociologique ou philosophique, le suicide est un sujet crucial, primordial. Crucial, social, existentiel, individuel. Et qui nous concerne tous.
Mais bon, quand on se retrouve en famille à Noël ou en soirée entre amis, on a franchement envie de parler d'autre chose que du suicide, parce que c'est un sujet déprimant. Pas très gai. Angoissant. Flippant même. Donc on occulte. On "autruche". Oui, C'est bien normal: ce sujet nous met face à l'absurdité de l'existence, cette existence faite de"de- mains" pour lesquels on vit et dans lesquels on se projette, alors que l'issue est bien connue d'avance. Ce sujet nous fait tout simplement peur.