Soudain les infos crachent leur chapelet de nouvelles désastreuses et catastrophes diverses, en toute simplicité.
L'oreille est posée sur le tableau de bord. Un filet de sang coule le long de la boite à gants . Quelle merveille ! Ce petit morceau de viande résume à lui seul toute la beauté de cette soirée .
Sous couvert de cool attitude, c'est toute l'assurance de la personne qui part en fumée. Une bouée de secours accrochée aux doigts et incrustée dans les poumons. Un signe extérieur de faiblesse....
Déborah replace la cigarette dans son paquet . Elle sort de la voiture, le pose sur le sol et le piétine en sautant dessus avec rage.
- je suis forte, je suis forte....
Une fliquette de Nîmes complètement hystérique a appelé. Elle a donné des ordres en hurlant. Cette blague ! C'est les gendarmes, là. Pas d'ordres à recevoir d'une gonzesse qui se la joue super-flic. Le chef lui a demandé de se calmer. Il a fait traîner la conversation en jouant à l'idiot et en se marrant en douce avec le collègues. Quelle rigolade! Il lui a demandé ou elle se trouvait exactement et en raccrochant a conclu qu'ils pouvaient attendre un peu pour décoller. Qu'elle soit là pour avoir l'air d'une conne quand ils ne trouveraient rien.
Cette intimité le réjouit. Il aime le comportement de Déborah, silencieuse et perspicace. Elle boit son café, à ses côtés, sans prononcer un mot. Dans ce silence, il y a un vrai échange, beaucoup plus intense que si des mots étaient venus s'interposer, ces béquilles pour gens mal à l'aise...
Juan abandonne. Il n’y a pas de lutte. Il pense à sa vie, à sa famille, ses amis.
A ce combat qui n’aura jamais lieu. A sa carrière qui ne connaîtra pas de nouveau départ. Deviendra-t-il une légende ? Il ne remarque même pas que l’ombre essaie de le ramener à la réalité pour le tuer en toute conscience. Juan a les yeux ouverts, il vit encore mais il n’est plus là.
Lorsque la puntilla lui sectionne la moelle épinière, Juan meurt sans s’en rendre compte.
La bête n'a plus de dard, elle l'a laissé planté dans un corps inconnu de son passé. C'est pour ça que les grillons n'ont plus rien à faire de lui. Ils chantent.