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Citation de Azul47


Azul47
05 septembre 2015
Extrait

Anaïs perçoit un mouvement ; un tissu force sa bouche et s’enfonce dans sa gorge. Un claquement sec. Un objet froid et plat glisse le long de son cou, suit la courbe d’un sein, puis l’autre, fait sauter le mince tissu qui les retient. Une lame… !

La glace cède, s’effondre d’un bloc au fond de son ventre. Personne ne la sauvera, elle va crever dans cette ruelle sans voir celui qui va lui trouer la peau. Un cri monte de sa gorge, étouffé par le bâillon. Elle essaie de se débattre, mais l’autre la tient serrée. Sans un mot, juste son souffle et ce parfum qu’elle connaît.

Et la lame reprend sa balade sur ses seins, bascule sur le tranchant, trace un sillon sanglant et grave les hiéroglyphes que seul un fou pourrait déchiffrer. La douleur explose en même temps que sa chair ; l’acier descend sur son ventre, dessine des courbes qui s’entremêlent, remonte vers ses seins. Ce malade est en train de peindre sur une toile vivante !
Anaïs n’est plus qu’un cri. À ses gestes lents, elle a compris que l’homme s’applique à la faire souffrir avant de l’achever. Son hurlement, étranglé par le bâillon, déchire sa gorge et la consume de partout. Elle sent l’odeur de son propre sang, de la puanteur de la mort qui s’impatiente, et que Dieu le Père retient encore derrière sa caméra.

La vie de Miss Zapping s’arrête ici ; le détraqué a terminé son œuvre d’art. Le tableau sanglant s’effondre dans la ruelle détrempée. Un dernier zoom sur la plaie recroquevillée, et Dieu le Père éteint sa caméra. Il a mieux à faire ailleurs, désormais.
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