Iannis Roder

Court essai sur le corps professoral en France, Prof, mission impossible rassemble en quatre chapitres diverses études et articles parus sous la plume d'auteurs différents.



Très chiffré et s'appuyant sur des études de l'ifop menées ces dernières années et en particulier après le meurtre de Samuel Paty, cet ouvrage aborde divers sujets : la nouvelle hétérogénéité du corps enseignant à travers la part de syndiqués, les traditionnels attachements à la Maif, aux stations radios précises et le vote socialiste désormais remis en cause, la vocation des enseignants et leur plaisir à enseigner, souvent liés au secteur socio-géographique dans lequel ils exercent, leur rapport à la laïcité et enfin leur face à face quotidien avec la religion, qui s'exprime par un nombre accru de contestations ou de soustractions à l'enseignement (contestations au contenu des cours, ou absentéisme à certaines matières, notamment l'éducation physique et sportive).



Tirant finalement peu de conclusions, le principal point intéressant de cette lecture est la présentation en termes chiffrés de la posture des professeurs, jeunes et moins jeunes, face à des sujets récurrents du débat politique français, et exacerbés au sein de l'école républicaine. Au-delà de ça, le contenu est plutôt léger, même si l'on peut s'en contenter au vu de la petite centaine de pages proposée.

En tant que professeur d’Histoire-géographie dans un collège de Seine-Saint-Denis, Iannis Roder se voit confronter dans le programme scolaire à la Shoah. Un sujet difficile à aborder auprès d’un jeune public notamment lorsque celui-ci est issu d’une minorité pouvant se sentir elle-même victime de discrimination et persécution (palestinien/israëlien). Cette sensibilité se propage à l’ensemble de notre société avec une récupération courante de ce drame dans le monde politique ou une saturation pouvant être ressentie par la population.





Dans ce court ouvrage, Iannis Roder tente, avec réussite, de dresser un état des lieux et de possibles solutions. Son but premier est de montrer la spécificité de ce génocide mais aussi de placer les juifs dans un cadre historique différent, gommer (ou tout du moins amoindrir) cette image de victime dont ils sont constamment affublés. Il y a bien quelques redondances et lieux communs dans cette essai mais le message passe bien et est suffisamment argumenté.







Le propos général n’a rien de révolutionnaire mais a le mérite d’exister et d’interroger dans un style accessible à tous.

C'est principalement une petite étude statistique totalement centrée sur la France du ressenti des enseignants.

C'est intéressant de lire tout ce qu'on peut tirer de sondages sur les clients des assurances,

de l'évolution des usages de vente par correspondance, des orientations du syndicalisme,

des opinions de vote, des sensibilités religieuses, des valeurs de la République ...

Mais la question de base est bonne et plus globalement comment analyser les missions éducatives ?

Il aurait été beaucoup plus pertinent d'évaluer statistiquement les usages numériques : courriers électroniques, Espaces Numériques de Travail (ENT), réseaux sociaux, jumelages numériques européens, BYOD numérique des enseignants, élèves et parents, les différents gisements de connaissances numériques et particulièrement wikipedia.

En fait dans le système éducatif français il y a actuellement 4 sphères éducatives numériques qui communiquent trop peu, à savoir, les enseignants, les élèves, les parents et l'administration :

c'est quand même incroyable pour Samuel Paty que si peu de messages numériques entre ces 4 sphères communicantes aient empêché de déceler et calmer les malentendus au point de déclencher numériquement de l'étranger l'irréparable.

Par ailleurs, la gouvernance éducative française étouffe toute ouverture linguistique et européenne : l'enseignement de langues comme le russe et l'allemand a été clairement dégradé et les langues maternelles parlées en France sont systématiquement ignorées.

En réalité quand on parle de langue maternelle il faut se poser la question de la langue paternelle : du temps des romain c'était le grec, puis pour l'Europe avec le clergé catholique c'est devenu le latin et actuellement pour les sciences et technologies c'est l'anglais main maintenant en France, avec l’Éducation Nationale c'est le français. A défaut de sondage et de statistiques sur ce sujet tabou des langues maternelles, il n'est pas impossible d'en avoir une estimation en regardant sur wikipedia en combien de langues les communes françaises sont actuellement connues ; par exemple Échirolles, si bien chanté par Calogero, est connue aujourd'hui dans 47 langues. En conclusion, ces langues maternelles sur le territoire nationale ainsi que la diversité linguistique européenne sont des trésors que les technologies et usages numériques actuels permettent de cultiver pourvu qu'on entreprenne de traduire dans toutes ces langues les ouvrages scolaires et qu'on enseigne systématiquement la Langue des Signes Française (LSF), bref il est urgent d'en faire la mission impossible de l’Éducation Nationale.

Les linguistes des langues des signes savent que lorsque on en maîtrise une on peut apprendre n'importe quelle autre en deux semaines, ce qui n'est pas le cas des autres langues parlées et écrites.

Pourquoi laisser l’Éducation Nationale et l'IFOP patauger dans l'illectronisme et la xénophobie ?

Fautes de grammaires à répétition.

Beaucoup beaucoup d'erreurs.

Références pour les aspects philosophie sont totalement dépassées.

Livre qui a probablement répondu à un phénomène de mode mais est au mieux difficile à lire, au pire creux.

Dommage car ce livre plein d'emphase est cher.