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3.5/5 (sur 2 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1975
Biographie :

Idrîs de Vos est un auteur, traducteur et conférencier spécialisé dans le soufisme, né dans la région parisienne en 1975. Après le baccalauréat, il suit des études en langue et civilisation arabe à Paris IV Sorbonne. Il obtient sa Maîtrise en l'an 2004. C'est à Fès, puis dans la Zawiya de Sidi Ibrahim Bassir au Maroc qu'il complète ses études tout en se plongeant dans le milieu soufi Marocain.
Idrîs de Vos est un auteur traducteur engagé. Soucieux d’œuvrer au rapprochement des consciences, il met sa plume au service de la transmission de l'héritage soufi depuis plus de dix ans. Né dans l'univers de la mystique musulmane et diplômé en langue et civilisation arabe, c'est en cohérence avec son parcours personnel qu'il concentre son activité sur ce thème. Il a à son actif plus de vingt ouvrages, dont une importante étude sur la question de l'amour dans le soufisme " L'Amour universel : Un cheminement soufi " et une étude sur le thème de l'éloge du Prophète. Il a également beaucoup travaillé à la traduction de l'oeuvre de l'éminent savant et Mystique, Abû Hamid Al-Ghazalî.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ja’far as-Sâdiq commente le verset coranique suivant « Il s’approcha puis demeura suspendu. Et il fut à deux arcs ou plus près. Il révéla alors à son serviteur ce qu’Il révéla »(1) : « Quand l’aimé fut aussi près que possible de son Aimé, il fut saisi par Sa Majesté… Il y eut ce qu’il y eut, et il advint ce qui advint, l’Aimé dit à son aimé ce qu’un aimé dit à son aimé ; Il lui témoigna la douceur qu’un aimé témoigne à son aimé et Il lui confia ce qu’un aimé confie à son aimé. Ils gardèrent le secret et ne le communiquèrent à personne d’autre. »

Muhammad al-Daylamî dit pour sa part : « Lorsque le Très-Haut revêt Son serviteur de la lumière de Son amour, il le sort de sa qualité [de serviteur] pour le conduire à Sa qualité à Lui […] et ils s’unissent. A ce moment-là, il n’y a plus de différence ou de scission entre l’Aimé et son amant, et cela du fait de son annihilation [en tant que serviteur] par Lui. Comprends donc. »(2)

L’union à Dieu évoquée dans la littérature soufie est l’allégorie de l’effacement du moi dans le Soi et la vision unitive qui en résulte.
(…)
Dans son Mathnâwî, Roumi rapporte un récit dans le même esprit :

« Un homme s’était rendu un jour chez un ami. Cet ami demanda : ‘’qui est là ?’’ Le visiteur répondit : ‘’c’est moi !’’ – ‘’retourne d’où tu viens, je ne te connais pas !’’, reprit son ami. Après un an d’absence, brûlant de désir de le revoir, l’homme se présentanta de nouveau à sa porte. ‘’Qui es-tu ?’’ demanda-t-il – ‘’Je suis toi’’, répondit l’amant – ‘’rentre donc puisque tu es moi. Il n’y a pas de place pour deux en cette demeure !’’

Avicenne explique pour sa part l’union en ces termes :

« Tout être existencié aime le bien absolu instinctivement, et ce bien absolu se manifeste [toujours] à son amant. Mais la disposition à appréhender cette manifestation et ce lien qu’il entretient avec lui est variable, le but de l’amant étant de pouvoir appréhender cette manifestation véritablement, je veux dire de la plus parfaite manière possible. C’est ce que les soufis appellent l’union. »(3)

(1) Coran, 53 : 8

(2) ‘Atf al-Alif al-Ma’lûf ‘alâ al-lâm al-ma’tûf. P. 171.

(2) Avicenne, Risâla fi al-‘Ishq, chap. 7. (pp. 173-175)
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Nous sommes là à la limite du mystère de l’unicité. L’unique est si parfaitement unique, que la somme qualitative des sublimités qui Lui appartiennent est synthétisée dans une très impénétrable unité. Et néanmoins, Il ne se départit jamais de toutes ses qualités infinies et infiniment distinctes. Si bien qu’aimant l’unique, le gnostique aime aussi bien la Personne divine en considération de cette synthèse qu’il L’aime en considération de cette distinction qualitative.

L’unicité des gnostiques n’est donc pas la négation du pluriel par une vision de Dieu exclusivement transcendante. Elle n’est pas non plus la négation de l’unité par une vision immanente promouvant des vies particulières aux dépens de toute unité.

Ibn ‘Arabî dit en ce sens : « La vision transcendante est un déséquilibre et la vision immanente est un déséquilibre. L’équilibre se situe entre ces deux, ce qui est au-delà de l’entendement et des sens. »(1)

L’unicité des gnostiques est celle qui intègre l’unique et le multiple, parce que le tout est la volonté de l’Aimé. C’est pourquoi ceux-ci ne sauraient aspirer à l’éradication complète du mal. Car cette éradication impliquerait l’anéantissement des vivants. « Si Dieu leur tenait rigueur, Il ne laisserait pas sur terre un être vivant. » Ce qui exclurait la miséricorde et la voie d’équilibre de celui qui fut envoyé par miséricorde universelle. A l’inverse, ils ne sauraient davantage agréer le mal en tant que tel. « Dieu n’aime pas la discorde. »

Ibn ‘Arabî décrit le gnostique ainsi :

« Le gnostique est l’homme qui demeure par le Vrai en sa synthèse. Son aspiration spirituelle le meut de manière impérieuse. Il agit sur l’existence entière sans être conditionné par elle, et plus encore, en usant de la juste balance telle qu’elle est connue des gens de Dieu. Sa qualité et sa vertu ne sont connues de personne en l’existence, ni des hommes, ni des djinns, ni des anges, ni d’aucun être vivant. Sa station est inconnue et ne peut être définie, et néanmoins, en son action, il ne sort pas de l’usage des hommes d’une manière qui le distinguerait d’eux. Son souvenir demeure inapparent et sa station inconnue. Sa mansuétude englobe toutes les créatures de Dieu. Il connaît la volonté de Dieu avant que son objet n’apparaisse. Sa volonté suit ainsi la volonté du Vrai. Il ne conteste ni ne lutte, et rien n’apparaît en l’existence qui soit contraire à sa volonté. Il est fort en sa douceur. Il distingue le moral de l’immoral et sait mettre en œuvre la vertu en son lieu et avec qui de droit. Il fait cela avec la sagesse d’un homme capable de se désolidariser des actions de ceux que Dieu désavoue. Et néanmoins, il continue à bien agir envers eux. Il est témoin des louanges de l’ensemble des créatures en la diversité de leurs oraisons. Il n’apparaît qu’à un gnostique semblable à lui. »(2)

(1) Futûhât, chap. Des secrets.

(2) Futûhât, chap. 77. (pp. 179-180)
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À votre union exquise aspire l’âme éprise.
Elle en est l’ocre verre et l’odorante brise !
Les cœurs des soupirants, de vous révérer meurent ;
Ils ne trouvent repos qu’où votre effluve fleure.
Puisse envers ces amants le sort être clément,
Eux qui entretenaient l’ardeur ouvertement.
Car deux sortes d’amants contrastent, voyez-vous :
Les premiers nient l’amour et les autres l’avouent !
Qui bravement l’avoue, s’avine d’un crû pur,
Et, d’amour triomphant, ses feux point ne censure !
Mais qui défiant, le nie, s’avine d’un crû fade,
Et craint que du cristal la muscade s’évade !
Hélas, livrant l’amour, les amants se condamnent :
Âpre mort est promise à qui trahit l’arcane !
Sohrawardi (1155-1191).
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