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Citation de PATissot


Pendant le voyage qui les menait au front, ils s’étaient arrêtés quelques minutes dans une gare polonaise. Des femmes et des jeunes filles, courbées sur la voie, effectuaient avec des pioches un travail d’hommes. Elles portaient l’étoile jaune sur la poitrine. Il avait sauté par la fenêtre de son wagon pour aller rejoindre ces femmes. La plus proche de lui était une jeune fille famélique, avec des mains très fines et un beau visage intelligent, où se lisait une tristesse indicible. N’avait-il rien à lui donner ? Il lui lança une ration militaire, du chocolat, des noix. La fille, prestement, la ramassa, puis, dans un geste très fier de femme souffrante et persécutée, la rejeta aux pieds de Hans. Il la reprit, et lui dit en souriant : « J’aurais tant voulu vous faire une petite joie. » Il cueillit alors une marguerite qu’il déposa près du paquet, en esquissant une révérence. Le train partait déjà, et Hans sauta en marche. De loin, il aperçut encore la jeune fille, qui regardait le train s’éloigner. Elle avait mis la marguerite blanche dans ses cheveux.
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