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Citations de Inge Scholl (50)


Qui a compté les morts ? Hitler ? Goebbels ? Certes, ni l'un ni l'autre. Des milliers d'hommes tombent chaque jour en Russie. C'est le temps des moissons, mais le moissonneur s'est fait soldat, et il roule à plein gaz dans les blés mûrs. Le deuil entre dans les chaumières. Il n'est personne pour sécher les pleurs de la mère. Hitler lui a pris ce qu'elle avait de plus cher, il a mené son enfant à une mort absurde, et maintenant il lui ment encore.
Chaque parole qu'Hitler prononce est un mensonge. Quand il dit : paix, il pense : guerre, et s'il cite, en blasphémant, le nom du Tout-Puissant, il ne songe qu'à la force du mal, à l'Ange déchu, à Satan. Sa bouche est la gueule puante de l'enfer, réprouvée est sa puissance.
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Héros ? Peut-on leur donner ce nom ? Ils n’ont rien entrepris de sublime, n’exigeant qu’un droit élémentaire, celui de vivre, librement, dans une monde qui soit humain.
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Sophie passa la nuit chez son frère. En s'endormant, elle revivait cette soirée. Les étudiants avaient parlé de leur travail dans les hôpitaux où, pendant leurs vacances, ils accomplissaient des stages. « Il n'y a rien de plus beau, avait dit Hans, que de s'occuper ainsi des malades. Je trouve là des instants où je suis parfaitement heureux. - Mais, demanda quelqu'un, n'est-ce pas un non-sens de rester dans nos chambres à apprendre comment guérir les hommes quand l’État envoie, sans relâche, tant de jeunes gens à la mort ? Qu'est-ce que nous attendons ? Qu'un jour, la guerre soit terminée et que tous les peuples nous accusent d'avoir supporté un tel gouvernement sans résistance ? »
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La vraie grandeur est sans doute dans cet obscur combat où, privés de l’enthousiasme des foules, quelques individus, mettant leur vie en jeu, défendent, absolument seuls, une cause autour d’eux méprisée.
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Notre « État » actuel est la dictature du mal. On me répond peut-être : « Nous le savons depuis longtemps, que sert-il d'en reparler ? » Mais alors, pourquoi ne vous soulevez-vous pas, et comment tolérez-vous que ces dictateurs, peu à peu, suppriment tous vos droits, jusqu'au jour où il ne restera rien qu'une organisation étatique mécanisée dirigée par des criminels et des salopards ? Êtes-vous à ce point abrutis pour oublier que ce n'est pas seulement votre droit, mais aussi votre devoir social, de renverser ce système politique ? Qui n'a plus la force de faire respecter son droit, doit, en toute nécessité, succomber. Nous mériterons de nous voir dispersés sur la terre, comme la poussière l'est par le vent, si nous ne rassemblons pas nos forces et ne retrouvons, en cette douzième heure, le courage qui nous a manqué jusqu'ici. Ne cachez pas votre lâcheté sous le couvert de l'intelligence. Votre faute s'aggrave chaque jour, si vous tergiversez et cherchez des prétextes pour éviter la lutte.


Page 134
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"Alors, on les emmena, d'abord la jeune fille. Elle marcha dans un calme absolu. Nous ne pouvions pas comprendre que cela fût possible. Le bourreau avoua qu'il n'avait encore vu personne mourir ainsi."
Et Hans, avant de poser la tête sur le billot, cria, d'une voix si forte qu'on l'entendit dans toute la prison : "Vive la liberté!"
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- Je ne savais pas que ce fût aussi facile de mourir, dit Christl Probst. Et il ajouta : - Dans quelques minutes, nous nous reverrons dans l’éternité.
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Ferme l'oeil un moment, ferme l'oreille
au vacarme du temps.
Tu ne guéris ce mal ni ne te sauves
si ton coeur tout entier ne se donne.

A toi de préserver, d'espérer, de voir
dans le jour l'éternité.
Tu es déjà dans le destin du monde
Si prisonnier et si libre.

L'heure vient où l'on t'appelle.
Sois prêt alors absolument,
et dans le feu qui palpite,
lance-toi comme une dernière bûche.

P.35
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Quel beau jour, quel soleil magnifique, et moi je dois mourir. Mais combien de jeunes gens, de garçons pleins d'espoir, sont tués sur les champs de bataille… Qu'importe ma mort si, grâce à nous, des milliers d'hommes ont les yeux ouverts.


Page 97
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Des tracts passaient de main en main ; une émotion très vive régnait parmi les étudiants. Un sentiment complexe fait de triomphe, d'enthousiasme, de dégoût et d'indignation s'éveillait en eux. Sophie en fut très heureuse. Il y avait donc quelque chose dans l'air ; quelqu'un avait enfin osé ! Elle ramassa une feuille ronéotypée, et se mit à la lire. Titre : « Les tracts de la Rose Blanche » : « Il n'est rien de plus indigne d'un peuple civilisé que de se laisser, sans résistance, régir par l'obscur bon plaisir d'une clique de despotes... »
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Héros ? Peut-on leur donner ce nom ? Ils n'ont rien entrepris de sublime, n'exigeant qu'un droit élémentaire, celui de vivre, librement, dans un monde qui soit humain. La vraie grandeur est sans doute dans cet obscur combat où, privés de l'enthousiasme des foules, quelques individus, mettant leur vie en jeu, défendent, absolument seuls, une cause auteur d'eux méprisée. Ils luttent, avec un humble héroïsme, pour ce qui est modeste, très quotidien, mais non point sans valeur ; et dans le même moment, des despotes habiles sont acclamés sur l'estrade publique, qui ne promettent, sous prétexte de puissance, qu'une gloire honteuse et la misère.
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Pendant le voyage qui les menait au front, ils s’étaient arrêtés quelques minutes dans une gare polonaise. Des femmes et des jeunes filles, courbées sur la voie, effectuaient avec des pioches un travail d’hommes. Elles portaient l’étoile jaune sur la poitrine. Il avait sauté par la fenêtre de son wagon pour aller rejoindre ces femmes. La plus proche de lui était une jeune fille famélique, avec des mains très fines et un beau visage intelligent, où se lisait une tristesse indicible. N’avait-il rien à lui donner ? Il lui lança une ration militaire, du chocolat, des noix. La fille, prestement, la ramassa, puis, dans un geste très fier de femme souffrante et persécutée, la rejeta aux pieds de Hans. Il la reprit, et lui dit en souriant : « J’aurais tant voulu vous faire une petite joie. » Il cueillit alors une marguerite qu’il déposa près du paquet, en esquissant une révérence. Le train partait déjà, et Hans sauta en marche. De loin, il aperçut encore la jeune fille, qui regardait le train s’éloigner. Elle avait mis la marguerite blanche dans ses cheveux.
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De sa caverne sombre
le larron part rôder ;
il veut voler de l'or
et trouve mieux encore :
une vaine querelle,
des théories de fou,
des drapeaux déchirés,
un peuple à la dérive.

Partout sur son chemin
c'et famine et disette,
il peut marcher sans honte,
il se sacre prophète ;
le voici qui s'avance
dans l'ordure et la fange
et salue à voix basse
un monde abasourdi.

Vautré dans la bassesse
comme dans un nuage,
mentant devant le peuple
il conquiert le pouvoir.
Des complices nombreux
placés à tous les postes,
guettent les occasions
et s'offrent à son choix.

Ils sèment sa parole
tels les anciens apôtres
les grains miraculeux ;
leurs discours se répandent.
L'exemple du mensonge
par tous est bien suivi.
En tempête s'élève
la puissance du mal.

La mauvaise herbe couvre
les terres désolées.
Le peuple est dans la honte
le criminel triomphe.
On reconnaît trop tard
la vérité perdue :
les bons ont disparu
les méchants sont légion.

Quand enfin les criminels
seront chassés du pays,
on en reparler longtemps
ainsi que de la mort noire.
Sur la lande, nos enfants
brûleront un mannequin :
Joie s'élève des souffrances,
le jour a vaincu la nuit.

Pages 53-54
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"En temps d'extrême misère (.......) tout ce qui est mauvais prend le dessus. (.....) Et quand l'existence d'un homme devient impossible, qu'il ne voit en son avenir qu'un mur gris, infranchissable, il prête attention aux promesses, on le dupe, peu lui importe qui lui tient ces discours insensés."
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N'oubliez pas que chaque peuple mérite le gouvernement qu'il supporte
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Elle avait gardé deux richesses de l'autre monde. Deux bouées dans cette mer d'étrangeté et de folie. La première… la possibilité de soigner son corps comme un enfant. L'autre, les Pensées de saint Augustin. Il était défendu de posséder des livres personnels, mais elle avait trouvé pour le sien une cachette sûre. Il contenait une phrase qui lui semblait écrite pour elle seule: " Tu nous as créés pour que nous allions à toi, et notre cœur est inquiet, jusqu'à ce qu'il repose en toi ".
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Nul ne savait s'il n'allait pas être arrêté dans la rue, pour une remarque insignifiante, et peut-être disparaître à jamais.
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[...] "Il n'y a rien de plus beau, avait dit Hans, que de s'occuper ainsi des malades. Je trouve là des instants où je suis parfaitement heureux.
Mais, demanda quelqu'un, n'est-ce pas un non-sens de rester dans nos chambres à apprendre comment guérir les hommes quand l'Etat envoie, sans relâche, tant de jeunes gens à la mort ? Qu'est-ce que nous attendons ? Qu'un jour, la guerre soit terminée et que tous les peuples nous accusent d'avoir supporté un tel gouvernement sans résistance ?"

Page 56
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Le dernier matin arriva. Hans me répéta ce que je devrais dire à ses parents et amis. Puis il me sera la main, amicalement, un peu solennel, et me dit : « Maintenant que nous sommes encore seuls, disons-nous adieu. » Alors il se tourna contre le mur et écrivit quelque chose, avec un crayon qu'on nous avait procuré en cachette ; Il y eu un silence extraordinaire. À peine avait-il posé son crayon que les clés grincèrent dans la serrure ; la porte s'ouvrit. Les commissaires lui mirent les menottes, et l'emmenèrent au procès.
Les mots qu'il avait écrits sur le mur étaient :
Braver toutes les forces contraires.
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Les journaux n'ont pas parlé de ces victoires honteuses remportées par les fonctionnaires de la Gestapo, sur des religieuses sans défense, des femmes allemandes sans protection ; ils n'ont rien dit des dommages que le Gouvernement Militaire a causés à la propriété de nos compatriotes. En vain a-t-on protesté de vive voix et par écrit.
Propos du Cardinal Clemens August von Galen
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