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Citation de Partemps


le ciel est un antre

où les oiseaux fanés

pourrissent comme des fruits déchus

où les nuages étales

pulvérisent des cités

et les chassent, tourbillons gracieux,

comme sable à travers sable

comme eau à travers eau



même les visqueuses limaces

sont poreuses comme ces glaces

dont le reflet de l’homme s’est perdu

seule une tige d’ortie

contera défeuillée

comment en désespoir nous nous sommes crées

une terre sans fleurs

asexuée comme le chlore



regarde une pâle étoile matinale

étincelle comme un encéphale

qui est presque éteint et usé

trop diffus pour se rappeler

l’étreinte des êtres

dans un vol sans ailes

dans un pré parfumé

dans un chaud lit d’été



regarde la source claire

est tarie et petite

et remonte le rocher,

et les roses sans fond

se cachent dans des marais

du pollen inamissible mis de côté

dans l’éternité

la même écriture les y met au net

celle qui décrit la course des nuages

celle qu’Archéoptérix a gravée dans des pierres

en travers d’une pure et vertigineusement bleue

l’éternité

l’éternité



............................... (p.93)
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