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4.07/5 (sur 58 notes)

Nationalité : Danemark
Né(e) à : Velje , le 16/01/1935
Mort(e) à : Copenhague , le 02/01/2009
Biographie :

Inger Christensen est danoise, poétesse, écrivaine, dramaturge et essayiste.

Elle suit une formation d'enseignante au centre de formation d'Aarhus et obtient son diplôme en 1958. C'est à ce moment qu'elle commence à publier des poèmes dans le journal Hvedekorn.

En 1962, Inger Christensen publie un premier recueil de poèmes, Lys (Lumière), suivi d'un deuxième l'année suivante, Graes, Herbe.

En 1963-1964, elle enseigne à Holbæk, au collège des arts, après quoi elle se consacre entièrement à l'écriture.

C'est en 1969 qu'Inger Christensen se fait connaître avec le long poème det (ça) qui lui vaut une renommée internationale. Par la suite, elle publie des romans, comme Det malede værelse (La Chambre peinte) en 1976.

Elle s'essaie également à de nombreux autres genres, publiant des nouvelles, des essais, des pièces radiophoniques, des pièces de théâtre et des livrets d'opéras.

En 1978, Inger Christensen devient membre de l'Académie danoise, et elle devient membre de l'Académie européenne de poésie en 1995.

Inger Christensen a reçu de nombreux prix littéraires, dont le Prix nordique de l'Académie suédoise en 1994, le Prix d'État autrichien pour la littérature (österreichische Staatspreis für Literature) en 1994, le Grand Prix des Biennales internationales de poésie en 1995, le Edvard Pedersens Biblioteksfonds Forfatterpris en 2003. Elle a aussi reçu le Prix Siegfried Unseld en Allemagne.
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Bibliographie de Inger Christensen   (9)Voir plus

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"Alphabet" d'Inger Christensen : performance en français par Christiane Hommelsheim (sous-titres en italien)


Citations et extraits (63) Voir plus Ajouter une citation

LES SEULS ROIS D'ISLANDE

Les oiseaux désignent notre chemin depuis longtemps
couvert d'herbe
perdu sous le gazon et le vent dru
courbe les brins d'herbe qui poussent sur les ruines
de fermes perdues depuis longtemps et de sentiers
reverdis

Mais les oiseaux désignent notre sentier parmi du gazon
bien vert
et des ruines de fermes où siégèrent un jour des rois
qui écrivaient; roi du poème et de la saga
dans de petites fermes mais des immensités dans la tête

Dans leur vol brillant les oiseaux nous montrent
le sentier qui toujours monte et va de l'avant
le sentier que temps, ruines et gazon laissent intact
le sentier qui traverse les lignes que ces rois inscrivirent
sur parchemin

Perdues les fermes et perdus les sentiers battus des
vents
Mais le sentier du poème et de la saga est toujours
ouvert et libre.


Sigurdur Palsson (1948)

Poèmes des hommes et du sel (extraits)
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COUPS D'AILE

Ceux qui se perdent
en terre, se perdent
en terre.
Certains

battent
des
bras, presque avec humour, comme pour
dire: non

vous savez, j'en ai
vraiment assez! D'autres
restent au bord du nid et s'agitent
jusqu'au dernier jour.

Jan Erik Vold (1939)
La Norvège est plus petite qu'on ne le pense (extraits)
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C'est beau de promener le ciel en laisse
puis de le déployer pour les badauds de la place!

Que serait-il sans queue, mon paon?
J'adore ces grands oiseaux stupides
qui trainent en laisse le firmament
qui trahit cela même que les oiseaux brident :
le ciel est une caverne bleue, limpide
au fond d'une terre encore plus vaste. N'est-ce
pas beau de promener le ciel en laisse?

Leur queue est déployée à qui
sut préserver ses yeux d'enfants qui lui permettent
de voir les yeux du paon ; à qui se fit
sauver des beaux mensonges du monde ils la ferment.
Les nombreuses heures de vérité traversent
comme une complainte, nues, la vie à grande vitesse.
C'est beau de promener le ciel en laisse!

C'est dur d'extraire des neiges une vérité.
C'est dur d'être né d'un froid insupportable
trainant sa beauté comme un couperet
qui rêve de chutes de têtes interminables
jusqu'à ce que les conduites soient raisonnables.
Soyez absurdes! Et la nature immense.
C'est beau de promener le ciel en laisse!

C'est impossible, cela saute aux yeux.
Voilà pourquoi de joie nous jubilons
quand nous rions des tremblements des cieux
et nous moquons, heureux, de toute explication.
À l'univers nous prîmes un béquillons.
Nos traces, c'est lui seul qui les laisse.

C'est beau de promener le ciel en laisse
Et d'écouter un paon chanter la messe!
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Inger Christensen
Je vois les nuages fins
Et le soleil léger
Ensemble ils esquissent
Un infini parcours
Comme s'ils avaient confiance
En moi ici sur terre
Comme s'ils savaient que moi
Je suis leur voix.

(" Ça ", 1969)
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Le jour où un prétendu tyran sera entré en possession d'un moyen de destruction, nous pouvons être sûrs qu'il sera employé.
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Croître est une chose
de même nature
Je pense un arbre
un oiseau une image
traversant toutes limites
des ailes écrivent
la croissance du rêve
Là où tu es tombé
le sommeil a d'autres gouffres
il délie les vents
du déjà délié

Je pense un chagrin
où il est tombé
l'oiseau encore
a suspendu un nid
aussi grand que le ciel
et mon âme l'habite
Croître est une chose
peut-être la même
qu'habiter le rêve
Aucun chagrin n'empêche
l'oiseau et l'image


(extrait de " Lumière ").

.
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RONDE
de Sigurdur Pálsson
Extrait de « Poèmes des hommes et du sel »
(Traduit de l’islandais par Régis Boyer)

Je sais, je sais.
Snorri Sturluson est animateur de radio à Reykjavik, Reagan cordonnier à Baltimore et Napoléon est un cognac.

Je sais.
François Villon est le nom d’un magasin de chaussures rue Bonaparte dans le sixième arrondissement à Paris, Van Gogh une auberge à Arles en France méridionale et Lénine un chantier de constructions navales à Gdansk en Pologne.

Je sais.
Victor Hugo est une avenue et Sigurdur Pálsson est chauffeur de poids lourds à Reykjavik et c’est ainsi; tout passe et change d’image et l’histoire de l’humanité est un shaker de cocktails efficace entre les mains d’un barman pétulant qui n’en a jamais assez. Personne ne sait si quelqu’un boit tous ces cocktails ; probablement qu’il n’y a personne dans ce bar sauf ce stupide barman au goût de sang dans la bouche.

Je sais.
J’ai peur et d’ailleurs, je suis superstitieux et nous allons arriver au terme du vendredi treize. La tension augmente et cependant rien de catastrophique encore et bientôt on va avoir une catastrophe pour en finir.

Oui.
Je me réjouis de ce que la pluie soit pluvieuse et la chanson à la radio impartiale. Je sifflote faux, engourdi dans le courant d’air qui vient de la porte du balcon.

Je sais.
Ces événements que je crains en ce jour mènent une vie indépendante de l’autre côté de la muraille grandiose du silence étendu. Comme les événements de l’histoire de l’humanité. Tout mène cette vie indépendante tandis que l’homme, chaque homme, se tord comme un vers de terre dans une lutte désespérée contre les moineaux ou le pêcheur de saumon. Mène une vie indépendante.

[...]

Je sais.
Je pleure comme un fou. Pourtant, ils partent toujours à la pêche les bateaux, les vieux tigres de mer et quelqu’un vomit sur le pont. Les oiseaux crient et les Frères Jurés chantent et les baleines chantent sûrement de même et à vrai dire qu’est-ce qui ne chante pas nous oblige-t-on à demander. Chante et crie. Et pourquoi diable ? Pour se manifester ? Les frontières entre moi et le monde et toi. Provocation. L’amour ? Sais pas. Une sorte de fourmillement d’impatience aurait dit un vieil homme que j’ai bien connu un jour. Une sorte de fourmillent d’impatience.
Oui. Rien que des chansons. Sans interruption. Assurément, le vieux tigre ne chante pas mais cela chante en lui. De retentissante façon.
[...]



"Il pleut des étoiles dans notre lit" réunit les cinq poètes scandinaves :
Inger Christensen, Pentti Holappa, Tomas Tranströmer, Jan Erik Vold, Sigurdur Pálsson

Note de l’éditeur :
Snorri Sturluson. Le plus grand écrivain islandais du Moyen Âge. Vécut de 1178 à 1241.
Les Frères Jurés. Un chœur bien connu de chanteurs islandais.
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NEIGE DE JUIN

La neige
n’est pas du tout neige
quand elle neige
en juin

la neige n’est
pas du tout tombée
du ciel
en juin

la neige est
montée d’elle-même
et a fleuri
en juin

comme pommes
abricots
châtaignes
en juin

s'égarer
dans la vraie neige
qui est la neige en juin
avec germes et fleurs

quand jamais on ne meurt
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Il est une pièce minuscule, cachée
dans la source de l’espérance
Il est un matin le rouge du soleil
la dernière couleur que j’oublierai
Il est dans le trèfle précoce ce que je
trouve très tôt sans chercher
Il est une fissure dans la terre de l’hiver
printemps obstiné, bouche d’eau
baisers clapotants

Il est le puissant exorciste de l’effroi
qui pleure avec le soutien de l’oiseau
Il est la pente argileuse durcie
par la longue lutte du soleil avec son corps
qui abrite un couple d’hirondelles
Il est dans les ailes tictaquant la première
rencontre avec l’air bleu du matin
Il est dans le chant et le bec contre bec

La terre capture sa fenêtre, balance,
émoustille le temps
La terre saisit son oiseau et l’emmure
dans le gris
La terre enferme sa source
dans un coffre blindé
La terre consume le bec ardent
à la chute de l’oiseau soleil
Je refuse d’avoir honte de mon
espoir en les morts

Je refuse d’avoir honte de mon
espoir en l’espoir de mon amour
Je porte un puissant chant de soleil
matin rencontre passagère
J’ouvre la fenêtre de mon amour
hume l’odeur de la terre
qui est nous, espoir éphémère

Espérance malgré tout
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Je m'appuie tendrement contre la nuit
sur la rampe rouillée
je trouve ma joue, mon épaule
je trouve ma tendresse:
fer et chair.

Le reste ondoie, s'effrange
en silence, interroge dedans, dehors
dans l'espace de la nuit, dans l'espace de l'âme :
est-ce la mort?
je pose ma main sur le visage
tremblant de la nuit
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