La manière dont un homme boit en compagnie n'a aucune signification, mais lorqu'il est seul, il révèle à son insu le fond même de son âme. Il y a une façon de touner le pied du verre entre ses doigts, une façon d'inclinerla bouteille et de regrader couler le vin, de porter le verre à ses lèvres, de tressaillir et de le reposer brusquement lorsqu'on vous interpelle, de le reprendre avec une petite toux affectée, de le vider d'un trait en fermant les yeux comme si on buvait l'oubli à pleins bords, qui est celle d'un homme préoccupé, troublé par l'inquiétude ou de cruels soucis.