Citation de the-comic-man
« Je contemplai les saucisses pendues et leur parlai en silence : « autrefois, vous avez été vivantes, vous avez souffert, et maintenant, vous êtes au-delà du mal. Il ne reste aucune trace, nulle part, des tortures qu’on vous a infligées, de vos contorsions pour y échapper. Y a-t-il une pierre tombale quelque part dans le cosmos sur laquelle est écrit qu’une vache nommée Kvyatule s’est laissé traire pendant onze ans ? puis qu’un jour, quand ses pis n’ont plus donnés de lait, on l’a conduite à l’abattoir où on a récité une bénédiction avant de lui trancher la gorge ? » […] Cela existait-il d’être en quelque sorte dédommagé de ses peines ultimes ? Y avait-i-il un paradis pour les vaches, les poulets, les porcs qu’on massacrait, les grenouilles sur lesquelles on marchait, les poissons qu’on arrachait à la mer au bout d’un hameçon, les Juifs torturés par Petlioura ou fusillés par les bolcheviques, le million de morts de Verdun ? »
