2020
L'être humain, depuis la nuit des temps, a toujours cherché à évoluer, à adoucir son quotidien, à améliorer son confort. À travers les siècles, les inventions n'ont cessé de s'étendre, de se multiplier au détriment de la planète Terre. Au fil du temps, des dégradations irréversibles responsables d'abominations se sont succédées dans l'impunité la plus complète. Les hommes, toujours plus avides, toujours plus vénaux, dans l'irrespect total, se sont chargés allègrement de détruire, détériorer, affaiblir, tuer.
Aujourd'hui, la Terre se meurt. Elle essaye de résister aux assauts incessants des humains qui l'anémient, l'étouffent, la consument peu à peu. Elle a tenté de se défendre, de sortir de sa léthargie grâce aux épidémies dévastatrices, aux maladies mortelles, aux nombreuses catastrophes naturelles comme les tsunamis, les tremblement de terre, les cyclones, les inondations, les sécheresses... et tant d'autres fléaux planétaires. Mais les hommes, par des capacités d'inventivité excessives, ont continué leur folle ascension dévastatrice sans interruption.
Depuis ma naissance, je n'avais jamais cru aux extraterrestres. Peut-être parce qu'on nous avait tous formatés dans le même sens, nous obligeant à croire ou non par le biais des informations influençant notre façon de penser. En tout cas, j'étais désormais sûr d'une chose : on nous empêchait de réfléchir, de raisonner, en nous polluant l'esprit avec des tas d'inepties, de contresens nous poussant à la facilité... Croire en ce qu'on nous a dit, croire à ce qu'on nous a fait voir. La race humaine, grégaire, fait confiance à l'opinion publique, se persuadant que seuls les scientifiques, les chercheurs, les savants, les docteurs et j'en passe représentent la vérité.
La lumière qui émanait de notre capsule nous montrait un décor sous-marin lugubre, lunaire. Notre appareil monta lentement, jusqu'à atteindre la surface de l'eau. On se serait cru sur un lac dont les rives sablonneuses demeuraient plates et désertes. On accosta le long de la berge sans brusquerie. Le moteur se tut, et le silence prit une place tellement importante que personne n'osa le briser. Nous étions gagnés par une frénésie, une impatience de découvrir la salle des Sabliers. J'appuyais sur le poussoir, qui débloqua le couvercle de la capsule. Un bruit de souffle s'échappa, nous laissant libres mais plus du tout protégés des manifestations extérieures.
Les Olmèques se distinguaient dans l'art de la taille et leur collaboration, même forcée, changerait la face de l'Univers c'était une certitude. Pourquoi ? Le commandant connaissait la réponse... Ce peuple, submergé par des croyances, des mythes, des superstitions, une religion, détenait un champ vibratoire hors du commun. Dans chaque sculpture était emprisonné un magnétisme unique puisque chaque tailleur y mettait toute son âme, sa force, son courage. Le commandant Stoyna sentit une pointe de jalousie l'envahir, car sa race avait perdu son âme depuis une éternité.
En serrant la main de ce fameux James, je ressentis comme un courant électrique. Une sensation amicale. Je savais, sans pour autant me l'expliquer, que cet homme valeureux serait une personne de confiance. Une branche à laquelle se raccrocher... En deux mots : un véritable ami... Il me regarda et, sans même prononcer une parole, il avait senti l'émotion qui me traversait. Il me sourit pour toute réponse et ses yeux pétillaient d'intelligence.
- C'est vrai, rétorquai-je. Je pense qu'on a eu droit à un avertissement. Ce personnage a voulu nous intimider pour nous empêcher d'aller au bout de notre opération. Il nous aurait tué depuis longtemps s'il l'avait voulu. Il faudra qu'on reste prudents à l'avenir et que l'on conserve une cohésion qui nous aidera à nous dépêtrer de situations compliquées.
- Ah ! Autre chose, Delacroix ! Ne vous encombrez pas avec des bagages inutiles ! C'est un conseil d'ami... Au cas où la mission n'aboutirait pas, que pourrions-nous faire de votre paquetage ?
Je préférai ne pas me retourner et continuai d'avancer comme si je n'avais rien entendu.
Ceux qui m'ont envoyé en enfer devront payer. Ce sentiment gonfle en moi comme une énorme boule de feu qui me réchauffe le cœur et me permet d'y croire dur comme fer. Je mets un point d'honneur à réussir cette ultime mission. Il y va de la survie de la population mondiale.
À ces mots, les Kartiniens nous encerclèrent et entonnèrent un chant inconnu accompagné d'une danse tribale. On aurait dit le haka réalisé par les joueurs de rugby néo-zélandais avant un match pour faire comprendre à l'ennemi que le combat sera rude.
- Pour moi, l'explication la plus rationnelle serait le trafic d'animaux et de peaux. La majorité des animaux disparus avaient un pelage dense, doux et soyeux. Les amateurs de fourrure ne manquent pas et la valeur marchande intéresse énormément de trafiquants. Tu pourrais te diriger, dans un premier temps, vers les associations de protection des animaux. On a l'embarras du choix dans l'Yonne... sachant que cette histoire pourra nous amener au-delà des limites départementales.
- Nous ? Comment ça, nous ?
- C'est une évidence, Gérald, je veux t'aider dans cette enquête. Je pourrai t'apporter des indices, des pistes, et j'ai mes sources avec la gendarmerie ou la police. Ma carte de journaliste pourra nous ouvrir certaines portes...