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Citation de Cricri124


Monsieur, vous avez fait arrêter la Voisin, ma mère, pour « actes de diablerie », puis vous l’avez interrogée trois jours durant.
On raconte qu’elle a été passée à la question, mais je n’en crois rien. Le jour de son exécution, j’ai pu remarquer qu’elle ne portait aucune marque de torture sur le corps. Les autres condamnées avaient les genoux broyés par les coins de bois, les orteils arrachés par les cisailles, elles étaient incapables de marcher jusqu’à leur bûcher ; vos gens les y portaient.
Ma mère, non.
Elle a même refusé le bras du prêtre et donné des coups de pied dans les brindilles.
Je n’ai que vingt et un ans, mais je sais raisonner : si ma mère ne portait aucune trace de supplice, cela signifie qu’elle a immédiatement avoué ses crimes ; avant même que vos exécutants ne la touchent, elle a reconnu ses maléfices.
Alors, pourquoi suis-je enfermée à mon tour ?
Je suis Marie-Marguerite, fille d’Antoine Monvoisin et de Catherine Deshayes, que l’on a jetée comme un vieux sac à lentilles dans la cave.

Billet no 1 pour M. de La Reynie (p17)
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