Isabelle Louis

Il était une fois onze autrices. Après une formation en création littéraire, elles se lancèrent le pari fou de publier leur propre recueil.

« Car si, cette nuit, j’ai entendu les pulsations de son cœur, je n’ai pas eu à y ajuster mes propres battements. L’accord était déjà là, une mélodie à deux temps. »

L’imprévu, Addison, c’est le sel de la vie. C’est ce qui fait qu’on est excusable, qu’on n’est pas parfait et qu’on ne devrait pas être jugé pour ce qu’on fait mal, mais pour la façon dont on répare nos erreurs.

L’être humain est étonnant. Pourquoi remet-on tout en question dès que les choses vont mal, mais ne prend-on pas le temps de s’interroger si tout va bien ?

Quand on occupe un tel poste, la colère et la compassion ne sont pas de mise ; il faut savoir les cadenasser dans un recoin de sa tête pour agir en toute objectivité. Si possible.

L’envie de découvrir autre chose, la curiosité de ce qu’ils n’avaient pas connu avant de se trouver. Les raisons étaient nombreuses, les excuses fades. Mais l’amour était là. Se quitter semblait trop douloureux et chaque jour depuis, mon père lui prouve avoir mérité cette seconde chance.

Le bonheur était à portée de nos doigts et, sur un souffle imparfait de la vie, il nous a échappé…

Comme un rappel que ce chapitre de ma vie est fini, la page est tournée et je ne dois pas rouvrir le livre, puisqu’une autre histoire s’écrit déjà. C’est terminé.

Les notes se posent sur mes paupières closes et la musique m'étreint. C'est comme voler au-dessus de son corps, admirer la scène depuis les yeux d'un autre, repousser la réalité et mourir un peu. C'est sa drogue et sans le lui demander, je prends ma dose, je lui emprunte une part de son monde utopique. Ici, dans cette chambre qui n'est pas la mienne avec cette femme qui n'est pas à moi et m'offre ce que je ne savais pas attendre. L'apaisement.

La terre n’a pas cessé de tourner pendant que j’étudiais. Alors chaque premier jour de stage, je rattrape avec frustration l’avancée de chaque affaire.

La psychologie reste un mystère que je cerne de mieux en mieux. Travailler avec le docteur Jenson donne à toutes ces théories scolaires une dimension plus concrète, qui m’aide à comprendre les sujets que j’étudie en classe. Être confrontée aux patients est tellement plus intense qu’apprendre à gérer des émotions sur le papier. Les attitudes se traduisent souvent sur leurs visages, les sentiments se lisent dans leurs yeux, jamais un cours ne pourrait renvoyer autant de force. Bien évidemment, j’ai aussi besoin d’assimiler les bases, celles que l’expérience n’apporte pas assez vite.

On n’arrête pas de courir, Cass. Nos jobs, les cours, les amis, la famille. Au final, on se croise plus qu’autre chose. J’ai l’impression qu’on n’a pas le temps de s’aimer comme il faut.

L’exubérance de Cassidy peut paraître excessive, voire étouffante, mais son éternel optimisme maintient notre amitié en équilibre. Là où je suis trop sérieuse, elle met de l’originalité et lorsque ses rêves deviennent trop grands, je la ramène sur terre. Pourtant, dès qu’il s’agit de sa vie sexuelle, je n’ai pas mon mot à dire. Chacune campe sur ses positions : elle prône la liberté et la découverte de nouvelles aventures sans craindre pour sa réputation tandis que j’entretiens depuis deux ans une relation durable et solide.