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Citations de Isabelle Rabut (13)


Trop longtemps assise
Ouvre grand la fenêtre: la mer
Ta nostalgie infinie
Livre-la aux confins du ciel
Là où jusqu'à l'oubli s'étendent les vagues

Bing Xin, poétesse chinoise
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Rêverie secrète

Brume légère, nuage épais.
Tristesse tout le long du jour.
Parfum de l'encens.
Fête de l'automne.
Fraîche fraîcheur de minuit
à travers la moustiquaire
et jusque sur l'oreiller de jade.

Boire du vin au crépuscule
dans le jardin de l'est.
La manche de ma robe
embaume un doux secret.
Le vent d'ouest agite le store.
La tige d'un chrysanthème jaune
n'est pas plus mince que je ne suis.

Li Quinzhao
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Pour vous remercier de m'avoir fait connaître cette poésie

Tsu-Kia-Liang,
Je vous envoie ces quelques feuilles de thé
Elles proviennent du monastère de la montagne Ou-ï
C'est le plus illustre thé de l'Empire,
comme vous en êtes le plus illustre lettré

Prenez délicatement un vase bleu de Ni-hing.
Remplissez-le d'eau de neige recueillie au lever du soleil
sur le versant oriental de la montagne Sou-chan,
Placez ce vase sur un feu de brindilles d'érable
ramassées sur de la mousse très ancienne,
et laissez-l'y jusqu'à ce que l'eau commence à rire.
Alors, versez-la dans une tasse de Huen-tcha
où vous aurez mis quelques feuilles de ce thé,
Recouvrez la tasse d'un morceau de soie blanche tissée à Houa-chan,
Et attendez que se répande dans votre chambre
un parfum comparable à celui d'un jardin de Foun-lo.

Portez la tasse à vos lèvres, puis fermez les yeux.
Vous serez dans le Paradis

Ouang-Tsi
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LES HUIT BUVEURS IMMORTELS

Ho-Tchi-Tchang, toujours à cheval,
Semblait ramer sur un bateau.
Un soir qu'il était plus ivre que d'habitude,
Il tomba dans un puits,
Où il dort encore, je crois.

Yu-Yang vide toujours trois urnes
Avant d'aller à ses occupations.
S'il rencontre une charrette de grain,
Il renonce à ses affaires et la suit,
Bavardant avec son conducteur, sur la fermentation du riz.

Le ministre Li-Ti-Chy
Avalerait cent rivières !
Il dépense facilement dix mille tsien,
Et proclame qu'il ferait volontiers décapiter
Les marchands qui vendent du vin douteux !

Quand Tsoung-Tchi savoure une vieille bouteille,
On ne voit plus que le blanc de ses yeux
Tout à coup un grand bruit !
Voilà Tsoung-Tchi par terre, comme un arbre déraciné

Le brave Sou-Tsin ne boit jamais devant la statue de Bouddha.
Mais s'il commence de boire hors du monastère,
Il y revient sur les épaules d'un homme charitable.

Sous l'influence d'une seule mesure de vin,
Li-Taï-Po est capable d'écrire trois cents vers.
Un soir qu'il sommeillait dans une taverne de Tchang-nân,
L'Empereur lui envoyait l'ordre de venir au palais.
« Dites à l'Empereur, fit-il,
Que je m'entretiens avec les Dieux ! »

Tchang-Hio, dès qu'il a bu trois coupes,
manie le pinceau avec une virtuosité inimaginable.
A ce moment tous les rois de la terre pourraient entrer dans sa demeure
Il ne bougerait pas.

Cinq grandes mesures portent à son comble la verve de Tsiao-Sui.
L'éloquence de notre ami jette, alors, les convives dans la stupeur.

Bien que je leur fasse raison quelquefois,
Je ne me compte point parmi ces hommes illustres.
Je me grise le plus souvent… d'un rayon de lune !
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TOU-FOU
(715-774)

L'IMPLACABLE DESTIN
Avide de conquêtes et de gloire,
L'Empereur n'entend pas les cris de son peuple.
Malgré la vaillance des femmes qui ont saisi la bêche
Et qui dirigent la charrue,
Les ronces envahissent les champs.

Partout, la guerre !
Partout le carnage !
La vie d'un homme ne compte pas plus que celle d'un chien.
Devant les vieillards mêmes,
Les soldats osent dire ce qu'ils pensent.

« Jamais de trêve, murmurent-ils,
Jamais de quiétude !
Demain les collecteurs viendront collecter l'impôt,
Et nous n'avons rien !
Nous en sommes arrivés à tenir pour une calamité
La naissance d'un fils,
Car nous savons qu'il sera tué à la fleur de l'âge
Et qu'il ira se désagréger parmi les Cent plantes. »

Sur le rivage de la mer d'azur,
Vous n'avez donc jamais vu, prince,
Les ossements des milliers de braves sans sépulture ?
Dans le vent d'Est,
Vous n'avez donc jamais entendu les plaintes
De leurs mânes inconsolés ?
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ANONYME
(vers 324)

LA PASSANTE
Quand la brise gonfle tes deux robes de soie,
Tu ressembles à une déesse vêtue de nuages.
Quand tu passes, les fleurs des mûriers te respirent.
Quand tu emportes des lilas que tu as cueillis, ils tremblent de joie.

Des cercles d'or étreignent tes chevilles.
Des pierres bleues luisent à ta ceinture.
Un oiseau de jade a fait son nid dans ta chevelure.
Les roses de tes joues se mirent dans les perles immenses de ton collier.

Quand tu me regardes, je vois couler le fleuve Yuen.
Quant tu me parles, j'entends la musique du vent de mon pays.
Quand un cavalier te rencontre, au crépuscule,
Il croit que c'est déjà l'aurore et immobilise son cheval.

Quand un mendiant t'aperçoit, il en oublie sa faim.
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TCHANG-WOU-KIEN
(1879-1931)

LA DERNIÈRE PROMENADE
Tu as laissé tomber dans la poussière
la tulipe rouge que je t'avais donnée.
Elle était devenue blanche.
En ce bref instant il avait neigé sur notre amour.
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LI-CHUANG-KIA
(1703-1758)

LA JEUNE FILLE NUE

Pour aller retrouver son fiancé,
Sous le grand saule au bord du fleuve,
Elle avait mis ses deux plus belles robes

Lorsque le soleil commença de décliner,
ils causaient encore tendrement.
Tout à coup elle se leva, honteuse,
Car elle n'avait plus sa troisième robe :
L'ombre du saule.
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L'OMBRE D'UNE FEUILLE D'ORANGER

Seule dans sa chambre,
Une jeune fille brode des fleurs de soie
Elle entend soudain le son d'une flûte lointaine...
Elle tressaille.
Elle imagine un jeune homme lui parlant d'amour

À travers le papier de la fenêtre,
L'ombre d'une feuille d'oranger se pose sur ses genoux...

Elle ferme les yeux.
Et rêve qu'une main déchire sa robe


Tin-Tun-Ling
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LES DEUX FLÛTES

Un soir que je respirais le parfum des fleurs,
Au bord de la rivière,
Le vent m'apporta la chanson d'une flûte lointaine.
Pour lui répondre, je coupai une branche de saule,
Et la chanson de ma flûte berça la nuit charmée.
Depuis ce soir-lâ, tous les jours,
À l'heure où la campagne s'endort,
Les oiseaux entendent répondre à leur chant,
Celui d'un oiseau inconnu
Dont ils comprennent cependant le langage.


TI-TUN-LING
(772-845)
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PETITE FÊTE INTIME

Je prends un flacon de vin
Et je vais le boire parmi les fleurs,
Nous sommes toujours trois,
Comptant mon ombre et mon amie la lune

Heureusement que la lune ne sait pas boire
Et que mon ombre n'a jamais soif

Quand je chante, la lune m'écoute en silence.
Quand je danse, mon ombre danse aussi.

Après tout festin les convives se séparent.
Je ne connais pas cette tristesse
Lorsque je regagne ma demeure,
La lune m'acompagne et mon ombre me suit.
Li-Taï-Po
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NOTRE BATEAU GLISSE

Notre bateau glisse sur le fleuve calme.
Au-delà du verger qui borde la rive,
Je regarde les montagnes bleues et les nuages blancs.

Mon amie sommeille, la main dans l'eau.
Un papillon s'est glissé sur son épaule,
A battu des ailes et puis s'est envolé

Longuement je l'ai suivi des yeux.
Il se dirigeait vers les montagnes de Tchang-nân

Était-ce un papillon, ou le rêve que venait de faire mon amie ?
Chang Wou Kien
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SI LA VIE EST UN SONGE

Si la vie est un songe
A quoi bon me tourmenter
Je puis m'enivrer sans remords
Et si j'en viens à tituber
Je m'endormirai sous le porche de ma demeure
A mon réveil un oiseau chante parmi les fleurs.
Je lui demande quel jour nous sommes.
Il me répond : au printemps,
la saison où l'oiseau chante !
Je me sens étrangement ému
Et prêt à m'épancher.
Mais je me reverse à boire
Et je chante tout le jour
Jusqu'à ce qu'apparaisse la lune du soir.
Et quand mes chants se taisent
Je n'ai plus conscience de ce qui m'entoure.

Li-Taï-Po
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