Pourtant, c’est bien l’effondrement de la France comme grande puissance sur la scène européenne qui est l’une des causes principales de son éviction en Extrême-Orient. La défaite de mai-juin 1940 face à l’Allemagne nazie et les conséquences de l’armistice permettent en effet l’introduction d’un nouvel acteur dans le jeu indochinois : le Japon. Ce dernier, dont l’impérialisme n’a cessé de croître depuis une décennie, profite de l’affaiblissement de la France pour sortir de l’attentisme prudent dont il faisait montre jusque-là et faire valoir, par la menace, ses prétentions sur la péninsule indochinoise. Alors que pour les Français d’Indochine une époque prend fin – celle de la « belle colonie » –, chez une partie des peuples colonisés, au contraire, naît l’espoir de voir enfin se réaliser leur rêve d’indépendance.