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Citation de PATissot


Naoh ne se décida pas aussi vite. Il désirait sentir encore dans ses yeux l'image de Gammla. Elle se tenait sous un frêne, derrière le groupe du chef, de Goûn et des vieillards. Naoh s'avança ; il la vit immobile, le visage tourné vers la savane. Elle avait jeté dans sa chevelure des fleurs sagittaires et un nymphéa couleur de lune ; une lueur semblait sourdre de sa peau, plus vive que celle des fleuves frais et de la chair verte des arbres.
Naoh respira l'ardeur de vivre, le désir inquiet et inextinguible, le vœu redoutable qui refait les bêtes et les plantes. son cœur s'enfla si fort qu'il en étouffait, plein de tendresse et de colère ; tous ceux qui le séparaient de Gammla parurent aussi détestables que les fils du Mammouth ou les Dévoreurs-d'Hommes.
Il éleva son bras armé et dit :
" Fille du Marécage, Naoh ne reviendra pas, il disparaîtra dans la terre, les eaux, le ventre des hyènes, ou il rendra le Feu aux Oulhamr. Il rapportera à Gammla des coquilles, des pierres bleues, des dents de léopard et des cornes d'aurochs. "
A ces paroles, elle posa sur le guerrier un regard où palpitait la joie des enfants. Mais Faouhm, s'agitant avec impatience :
" Les fils de l'Aurochs ont disparu derrière les peupliers. "
Alors, Naoh se dirigea vers le sud.
Naoh, Gaw et Nam marchèrent tout le jour sur la savane.
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