Et il trouvait poignant de voir que sa mère avait gardé chaque mot avec tant de ferveur. Il n’avait pas, lui, une seule lettre d’elle. Il se représentait, en maniant les enveloppes, l’événement qu’avait dû représenter l’arrivée de chacune, la façon dont sa tendresse devait chercher la vérité et l’imaginer. Elle devait les relire plusieurs fois, avant de les ranger. Et il était pris de remords. Elle était morte, à présent, depuis plus de cinq ans : il était trop tard pour la connaître mieux, lui écrire plus, lui donner de la joie…
(Les lettres)