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Citations de Jacqueline de Romilly (323)


La solitude est parfois dure à supporter ; elle comporte des coups de cafard, à l'heure où le soleil se couche et où commence une soirée vide. Mais elle dispense tant de joies ! Se lever très tôt à l'aurore et s'en aller, à son gré, à son heure, c'est déjà une joie. Sentir avec intensité tout ce que l'on ressent, parce que l'on s'y donne en entier, c'est une richesse de plus. Poursuivre un même problème, âprement, de toute son attention, et déjeuner à trois heures s'il le faut, c'est une force. Aussi ai-je parfois tendance à penser que - sauf exceptions, naturellement - dans nos vies d'ici-bas, tous les lots sont équivalents. Je veux dire par là qu'un mari, un amant, des enfants sont des sources de hautes joies, mais entraînent aussi des soucis, des inquiétudes pour eux ou à cause d'eux, des espoirs parfois trompés, des déceptions, des absences. Celui qui n'a pas les joies n'a pas non plus les soucis. et, libres d'eux, il peut découvrir, s'il sait y parvenir, d'autres plaisirs sans prix, qui n'appartiennent qu'à lui. La solitude, on peut aussi l'appeler liberté : il faut seulement, comme pour la liberté en général, savoir la vivre et en vivre
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La solitude, on peut aussi l'appeler liberté, il faut seulement, comme pour la liberté en général, savoir la vivre et en vivre
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‘’Mener le peuple n’est pas le fait d’un homme instruit et de bonnes mœurs, mais cela demande un ignorant, un coquin’’ In Cavaliers de Aristophane (450-385 av JC).
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Les lectures, les connaissances pêchées ici ou là, tout contribue à cet enrichissement des mots. Même nos souvenirs personnels, même ceux de conversations , de mots entendus, de paysages aimés. Il faut d'abord employer les mots correctement, ensuite les reconnaître dans leur histoire même, et enfin, s'entraîner à percevoir, à l'usage, toutes les résonances poétiques que peut leur apporter ce retentissement secret.
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Il n'est pas donné à tout le monde d'accepter sans inquiétude cette réalité si surprenante que constitue le bonheur.
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Un "bourgeois", sous l'Ancien Régime, s'opposait à l'aristocratie et à la noblesse. Le mot évoquait la modestie, et, dans certains cas, un dévouement civique tout à fait louable. Il s'est ensuite opposé aux "travailleurs" et est devenu, au contraire, synonyme de gens nantis, riches, rétrogrades et attachés à des valeurs plus ou moins périmées. Avoir "l'esprit bourgeois" n'est pas de nos jours un compliment.
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Considérons, par exemple, les premiers vers de l'Iliade :
" Chante, déesse, la colère d'Achille, le fils de Pelée,
Colère funeste qui aux Acheens valut des souffrances sans nombre...."
Alors que le français se doit de commencer par le verbe et l'apostrophe au destinataire (" Chante, déesse "), le grec dégage en tête du vers le complément du verbe, " la colère ", c'est à dire le mot définissant le thème de l'Iliade, qui n'est pas le récit des dix ans de la guerre de Troie mais celui de la crise qui se noue autour de la colère d'Achille ; ce qui donne le mot à mot :
" La colère ( menin), chante- la, déesse, celle d'Achille, le fils de Pelée,
Colère funeste ( oulomenen)...."
On notera les répétitions ou explicitations auxquelles contraint le français, mais on notera surtout dans le texte grec, le rejet, au début du deuxième vers - en écho au premier mot du poème- du participe à l'accusatif qui qualifie cette colère :
Menin aeide, thea, Peleiadeo Achileos
Oulomenen,...
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Sur la beauté d'Alcibiade ,
Or il faut rappeller que la beauté était alors un mérite , ouvertement reconnu et célèbré . Elle s'alliait aux qualités d'ordre moral pour former l'idéal de l'homme accompli , Kalos Kagatos .
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- A.G. - Et le mot « démocratie », quand apparaît-il ?

- J. de R. - On le rencontre la première fois chez Hérodote, à propos d'événements antérieurs. On avait employé d'abord d'autres mots, très beaux, comme isonomie, l'égalité des droits, ou parrésia, liberté de parole ; « démocratie » apparaît semble-t-il, nettement après les guerres médiques et à peu près en même temps que les mots « aristocratie », « monarchie », « tyrannie », « oligarchie ».

2039 - [Le Livre de poche n° 30528, p. 129]
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Jeanne était agnostique et frondeuse ; mais j'ai découvert après coup qu'elle n'avait jamais cru à l'anéantissement de ceux qu'elle avait aimés. Elle croyait que nos exigences morales ont un sens ; elle croyait aussi que quelque chose subsiste après la mort, quelque chose à base d'amour.
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Lorsqu'on dit "tous les hommes sont mortels", il est clair que, dans ce cas, le mot "hommes" englobe, au masculin et au féminin, toute l'humanité.
C'est d'ailleurs là l'origine de cette définition qui nous avait jadis fort amusés quand nous lisions dans le dictionnaire pour le mot homme : "Terme générique, qui embrasse la femme" !
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La théâtrocratie correspond à ce stade d'évolution de la démocratie où tout le monde se croit compétent sur tout sans avoir rien appris. Chacun acquiert alors une assurance qui se transforme bientôt en impudence, refuse toute autorité et, finalement, cherche à désobéir aux lois, ne respectant plus ni serment, ni engagement. (Platon, Lois III, 701 A-D).
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La démocratie ne peut s'accommoder de valeurs en veilleuse. Et c'est pourquoi la qualité de l'éducation, où se forment les hommes à venir, devrait être le premier souci des hommes politiques amis de la démocratie - ce qui, apparemment, n'est pas le cas.
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Le cri me fait facilement peur, parce qu'il implique une abdication du langage en une violence inarticulée.
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Et comment oublier le vers sublime par lequel Antigone répond à Créon (Antigone, 523 ): " Je suis de ceux qui aiment, non de ceux qui haïssent ", traduit de Paul Mazon? L'idée est rendue mais non la densité du vers de Sophocle qui ne compte que cinq mots et doit sa force à l'opposition des deux composés, les verbes haïr ( echthein) et chérir ( philein) composés l'un et l'autre à l'aide de la même préposition :sun, " avec" qui indique l'accompagnement, le fait d'avoir part à : " Je suis née pour partager non la haine ( sunechthein) mais l'amour ( sumphilein)."
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Il promettait aussi, gentiment et en vers, de n'être plus jamais "méchant".
Pouvait-il l'être ? Certainement pas. Ses photographies montrent bien les yeux clairs et confiants de l'intellectuel de bonne foi, les lèvres charnues de l'homme heureux de vivre, et les vêtements fripés du distrait qui s'en moque. L'inattention seule pouvait lui servir de méchanceté.
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Dans une récente chronique, je donnais le mot "amant" comme exemple d'un terme dont le sens avait évolué et n'était pas le même dans la langue classique et et dans la langue moderne. Une lettre de protestation émanant d'un lecteur m'invite à préciser un peu les choses. Le changement de sens est indiscutable et signalé dans tous les dictionnaires importants. Dans la langue du XVIIe siècle, il désignait le plus souvent un amoureux, un soupirant et n'impliquait pas de relation sexuelle. Cela se vérifie dans des expressions comme les vers de Corneille, qui écrit :
"Tant qu'ils ne sont qu'amants, nous sommes souveraines,
Et jusqu'à la conquête ils nous traitent de reines."
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Certaines expressions sont familières, d'autres on gardé des titres de grande ancienneté : ainsi on dit encore "bayer aux corneilles", ce qui est le seul cas où se soit conservé ce verbe "bayer", qui veut dire "rester la bouche ouverte".
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,la fin de l'Empire romain marque la décadence de la culture et de la langue grecque .
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À propos d'un cadre photo offert par un ami " dont chaque mot et chaque geste était porteur de poésie" :

Vous n'avez qu'à le laisser vide et vous imaginerez, chaque fois, le visage que vous aimeriez voir, le visage dont vous rêvez.
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