La qualité de notre parole est proportionnelle à celle des oreilles qui nous écoutent. (p.151)
Que faut-il à l'homme ? Le knout, le fouet, la cravache. Seulement, il ne faut pas cesser de le battre. Et fort, bien entendu. Si on faiblit, si on lui accorde un répit, bien avant de penser à mordre la main qui tient le fouet, il songe déjà à battre son voisin qui aurait reçu moins de coups que lui. (p.148)
"Si vous aimez quelqu'un qui ne vous aime pas ou si vous êtes aimé de quelqu'un que vous n'aimez pas, ce n'est pas une tragédie, c'est une erreur. L'un des deux se trompe. D'ailleurs, peut-on imaginer, sincèrement, que lorsque l'un des deux a des raisons de rompre, l'autre n'en ait pas ?" (p.110)
Un truc m'embêtait, cependant, un scrupule (de "scrupulus, le petit caillou qui, se glissant dans les sandales des légionnaires romains, rendait leur démarche hésitante et, sans nul doute, précipita la chute de l'empire). (p.53)
Or, si vous voulez mon avis, il n'y a pas plus mauvais roman qu'une vie. Sauf si elle est très bien racontée, et alors, justement, ce n'est plus une vie, c'est un roman. (p.130)
Mais à la campagne, alors, le mot bicyclette était peu usité. On allait à vélo. Et même EN vélo, pour être exact, car on n'était pas à cheval sur les principes. (p.100)
Un héron ne fait pas l'été mais, tout de même, c'était un fait de résistance intéressant. Je l'appelais Charles. A cause de son envergure et de son grand bec. (p.41)
Dans Paris, généralement, je pense en suivant le trottoir. Lorsque vous suivez un trottoir, vous avez une bonne chance de faire le tour d'un pâté de maisons. (p.34)
J'éprouve le besoin de noter ce qui me paraît important or c'est le reste que je vais oublier. - Penser à noter ce qui ne me paraît pas important. (p.36)
Il [Martin Veyron] m'explique qu'il est encore permis de fumer, dans certains endroits, à condition d'avoir l'air de se sentir coupable. (p.59)