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Citation de LeFarandoleur


Pour soutenir l'effort de guerre, Philippe IV voulut frapper d'impôt l'Eglise de France mais les clercs firent grise mine aux décimes (taxes perçues spécialement sur le clergé) !
Boniface VIII réagit aussitôt par la bulle -clericis laicos- (1296). Il interdit de verser l'impôt sans l'autorisation du Saint-Siège !
Le clergé s'obstina. Philippe dut prendre les mesures les plus diverses pour redresser les finances. Il demanda à ses fidèles sujets de verser au trésor leur vaisselle d'or et d'argent.
On leva des -aides-(impôts exceptionnels), le plus souvent mal accueillies. Les collecteurs, tout aussi mal reçus payèrent parfois de leur vie ces exigences ! ...Philippe Le Bel fit plus, il suspendit le droit des barons de -battre monnaie- eux mêmes ! Mais ses finances restaient en difficulté. Il dévalua alors sa propre monnaie, ce qui provoqua quelques émeutes... Le roi n'échappa à la colère des parisiens qu'en se réfugiant au temple. Puis la foule se retourna contre le directeur de la monnaie, dont la demeure fut mise à sac. Philippe Le Bel se montra implacable : les meneurs de l'émeute furent retrouvés et suppliciés !
Boniface venait d'organiser à Rome un jubilé triomphal, le premier (1300). Le Pape, qui prétendait régenter l'univers parvint à nommer son ami Bernard Saisset à l'évêché de Pamiers. Impulsif, excité, cet homme trop bavard soutenait dans le midi les idées du pontife... Il fut mis sous la garde de l'évêque de Senlis, puis le Roi demanda au Pape la destitution de cet homme -traître à son roi- !
Boniface répliqua en multipliant les bulles contre le souverain : Dieu ne l'avait-il pas établi pour régir les lois et les royaumes ?
Philippe et ses légistes bondirent sous l'outrage. Ils interdirent aux prélats de se rendre à Rome !
Pour la première fois réunis, les trois ordres : noblesse, bourgeoisie, clergé, jurèrent fidélité... -Au temporel, le Roi ne se reconnaît aucun suzerain, hors Dieu !-
C'était comme si on assistait à un assemblée des Etats Généraux. Pus tard, l'historien Michelet verra dans cet évènement l'acte de naissance de la France.
C'est alors, en pleine guerre de Flandre, quand la victoire boudait Philippe IV que Boniface VIII excommunia le Roi ! C'en était trop ! Au Louvre le 13 juin 1303, au cours d'une grande assemblée, les légistes, pour qui le souverain était la seule autorité en France, contre-attaquèrent... Il fut décidé d'organiser un concile pour juger le Pape. On fit approuver cette décision par les clercs et le peuple. Guillaume de Nogaret se mit en route pour l'Italie avec une petite troupe. En septembre 1303, les envoyés atteignirent la cité forte d'Anagni, où résidait le Pape. Sciarra Colonna, romain d'une illustre famille ennemie du Pape, se joignit à Nogaret. Le ville n'offrit qu'une faible résistance. Pris de panique, l'entourage du Pape s'enfuit. Le palais tomba rapidement. Boniface était aux mains des assaillants. Sciarra Colonna l'aurait souffleté, dit-on, de son gantelet de fer !
On parla d'exécuter Boniface, mais Guillaume Nogaret s'opposa fermement à ce projet. La population d'Anagni et les paysans des environs se portèrent enfin au secours du Pape. Nogaret et sa petite troupe durent battre en retraite en abandonnant l'illustre captif. Mais le cœur de ce vieillard avait mal supporté le choc d'Anagni. Boniface mourut un mois plus tard. Benoît XI lui succéda, puis Clément V, qui s'installa en Avignon et annula bientôt tous les actes qui dénonçaient la politique de Philippe Le Bel.
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