Je découvris les fameux barracones. Que l'on imagine les lieux: une cour où l'on entrait sans formalité avec une tente au milieu pour abriter du soleil, des bancs tout autour contre les murs, trois pièces ouvertes à tous les regards sur cette cour où l'on devinait des corps étendus sur des lits de camp, et on aura déjà une première idée. Errant dans la cour ou assis désœuvrés sur les bancs de pierre, on apercevait des hommes noirs couverts d'un pagne ou avec un simple mouchoir autour de la taille. quelques femmes vêtues de même, le torse nu étaient occupées à tresser les cheveux d'une compagne. Tous paraissaient résignés dans l'attente d'un maître qui voudrait bien les examiner et les emmener. Certains nous aperçurent et vinrent se montrer. quand ils virent que nous n'étions pas intéressés, ils nous réclamèrent du tabac jusqu'à ce qu'un gardien intervienne pour les disperser.
L'enseignement primaire. Désiré Barodet attend que l'on débatte de ce sujet depuis longtemps. Depuis l'école normale, depuis1848 à Bantanges, depuis Lyon où il a bataillé pied à pied pour établir les écoles municipale savant de rendre les armes et voir peu à peu le terrain reconquis par ses adversaires. Il a eu conscience alors comme ses amis le lui répétaient que rien ne sera acquis tant qu'une loi ne sera pas votée...
L'affaire Pierre Vaux débute après un premier incendie sur la commune de Longepierre dans la nuit du 2 au 3 mars 1851. Ce n'est que le commencement d'une longue série de 25 sinistres qui va durer jusqu'en 1859, tuant deux personnes et détruisant 65 bâtiments sur les 104 que compte alors la commune. La persécution de l'instituteur de Longepierre S'engage avec une première arrestation le 5 mai 1851...