"Souriez,
Vous êtes éphémères."
C'est une des injonctions à la conscience d'être qui constellent ce petit manuel de savoir-vivre, tant désiré par certains happy few qui enluminaient leur quotidien de quelques diamants dispersés sur les réseaux sociaux.
Sur ce site, à la page de Jacques Dor, j'avais déposé un petit inventaire de cette poésie éparpillée aux quatre vents (toujours visible) et vous l'appréciâtes infiniment, déplorant qu'elle ne fût pas éditée.
C'est maintenant chose faite... sur Amazon, (Jacques Dor regrettant de n'avoir pu être agréé par un réseau de libraires). Bref, en cette période festive, pourquoi ne pas vous octroyer quinze euros quatre-vingt deux cents de ravissement (vous le valez bien) ou mieux, offrir ce viatique à un petit compagnon de jeux (je ne touche pas de com et le poète n'est pas même au courant de la pub que je lui dispense).
Il n'est que temps, "Les jours qui ont précédé nos vies / étaient des jours perdus d'avance."
Une dernière, pour achever de vous convaincre :
"Comme elle était triste
il lui dessina au creux de la main
une ligne
qui remontait plus loin que sa propre vie
et qui passant par son coude
la fit éclater de rire et pleurer juste après."
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Tire-bouchon des âmes, Dor fait sourdre des crus de grenache souterrains, des rivières de Beaume 1er choix, grenat sombre et velouté.
Bobologue confirmé, il délivre ses baumes copieux, frais onguents sur de lointaines cicatrices, et nos épaules se détendent sous ses mots.
Re-chouchoute-nous, dore-nous à l'endroit à l'envers ! Nous pétrissons alors d'onctueux nuages comme tes chatons languides moumoutant la torpeur d'un ventre maternel.
Puis, aussi sec, le Dor décoiffe gratis, un noroit te tornade, d'Oulan-Bator en Armor, tu l'avais pas vue celle-là, la lumière en pleine face.
Poisson des abysses, son fanal fluorescent illumine brusquement l'océan sombre de pensées immenses et fraîches.
Zigzags et jeux de mots, l'homme est facétieux, tu l'attendais aux fraises cuvant petite mélancolie, mais paf ! il te fait signe du haut de la montagne. Il rit, béat, il a retrouvé le filon de quartz , des lèvres aimées lui murmurent d'opulentes couleurs et font refluer à nouveau l'énergie preste de son bel amour .
L'homme nous semble délicieusement familier, avec lui on pourrait partager des : "Regarde! Purée, un fou de Bassan !", ou un :"Sa mère ! Une améthyyyyste !", il comprendrait.
On pourrait lui dire encore ce qui manque tant à nos jours citadins : museau soyeux de cheval, odeur exquise de son crin, manque tant. le genre de gars avec qui on parle nuages, pierres, vagues, avec grande évidence et première nécessité.
J'aime ce genre de gars là, oui. Athées intenses, ne croyant qu'aux mains de grande ardeur.
Grand merci à aléatoire de nous l'avoir fait connaître :) merci aussi à Pujol de nous suggérer la résonance du mot Dor en roumain ("souhait irrépressible de revoir quelque chose qui nous est cher" ) ; et flûte aux éditeurs qui préfèrent les gros poissons aux yeux très globuleux. le Dor préfère les lumières fines.
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Une très belle découverte grâce à Babelio et surtout à Aléatoire, qui a mis en ligne certains de ses textes, qu'il en soit remercié.
Plus de 200 textes rassemblés dans ce recueil de poésie, une oeuvre en prose très diverse, avec comme sous-titre : " oeuvres incomplètes ou presque ", oui incomplètes, on l'espère de tout coeur, car on en redemande, encore et encore, c'est tellement beau !
Une formidable caverne d'Ali Baba poétique avec de magnifiques textes, délicats, sublimes, subtils et avec tant de trouvailles poétiques.
Jacques Dor pose un regard particulier sur le monde, avec des mots qui sonnent juste, de belles vérités qui nous touchent profondément, un style fabuleux, un éloge des petits bonheurs simples, des textes qui nous incitent à profiter de la beauté du monde.
Certains textes sont plus sombres, très sombres, comme l'est la vie parfois. D'autres sont emplis d'une douce musique mélancolique. Jacques Dor nous fait entrer dans son monde rempli d'humour, de violence aussi, de beauté, d'amour et de sensualité ; l'amour un thème qui revient très souvent. Il y questionne aussi la poésie, les mots...
Une poésie salutaire, essentielle, lyrique et originale.
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Ces deux petites pièces de théâtre de Jacques Dor et la Compagnie Un Soir Ailleurs ont confirmé ma difficulté à lire du théâtre. Autant j'aime me retrouver dans une salle et me laisser surprendre par la pièce proposée, autant en lisant, je reste à quai. Je mélange mes pinceaux, mes personnage; j'en oublie le décor; je cherche les perles littéraires mais du coup j'en oublie d'observer les expressions du visages des acteurs. Je veux tout. Je veux trop. Et je passe à côté. Bref....
Ce livre m'a toutefois donné envie de découvrir ces pièces sur scène. Elles retracent des tranches de vie de gens de la rue. Il y a de la douceur, de la profondeur, de la naïveté, de l'urgence... Des graines d'humanité à découvrir, à aimer.
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