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Citation de Presence


J’ai poussé tout d’un coup. À 14 ans, j’avais une petite vois pointue, et, brusquement, c’est devenu une voix d’homme. Les filles se moquaient de moi, ça me rendait timide. En clase, il y avait des copains qui étaient fils de paysans débarqués quelques années auparavant dans le début du siècle. Le matin, ils mangeaient de la soupe. Ils ne connaissaient pas le café au lait. Nous on se fichait d’eux. Après les grèves des vignerons du midi en 1907, le vin qui était à un ou deux sous le litre est monté à sept sous. Ils sont devenus riches et après, c’est eux qui se fichaient de nous. Mais ici, c’est comme ça. Le Français, il se croit plus fort que l’Espagnol. L’Espagnol, il se crache sur l’Italien. L’Italien, il dit que le Maltais c’est un chien. Le Maltais, il traite l’Arabe de fainéant, et l’Arabe, il méprise le Juif. Et encore, des fois, c’est l’inverse. […] À part ça, avec les Arabes, on vit côte à côte, mais chacun chez soi. Dans la rue, on ne les voit même plus, pourtant il y en a beaucoup.
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