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Citations de Jacques Robinet (45)


Tu marches près de moi



Tu marches près de moi
avec tes abîmes et tes neiges

Nos coupes de cristal
se heurtent et vibrent
dans le ciel vide

Les appels ont des ailes
qui égarent les anges
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Jacques Robinet
Arbre généalogique : jeu d'osselets qui cherchent à e rejoindre dans le vide : les vivants suspendus pas leur date de naissance à l'arbre des morts. (p. 66)
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L'autre, aimé, sur lequel on projette le meilleur de soi-même. Cela explique la violence du choc ressenti quand une altercation surgit. le miroir, brusquement, se brise. Celui que j'aime a disparu et, de ce fait, moi-même qui ne vivais que par l'illusion de cette image égotiste magnifiée. Quel est cet étranger qui m'ignore et me détruit ? (p. 41)
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La vie est une maladie mortelle incurable (p. 46)
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Né de la nuit du feuillage…


Né de la nuit du feuillage
le trille se renouvelle
appel discret
pour un chemin de joie

Franchir à sa suite
la frontière émeraude
qui tremble dans la lumière

Puis sans paroles ni prières
s'accorder au silence
de l'oiseau invisible
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29 novembre 2018…


29 novembre 2018 – Ciel pluvieux : l’âme éteinte comme le soleil. A quoi bon écrire ce genre de banalités ? Seulement pour combattre, comme un soldat s’arrache à la glaise, en attendant que reprenne la mitraille. Elle est si clémente, pourtant, la vie qui pour moi se prolonge. Il n’est pas question de me plaindre, mais plutôt de souligner cet étonnement qui m’envahit au constat que ce jour existe encore, qu’il m’est donné, qu’il est très précieux, qu’il faut le caresser, le retenir comme la perle rare, cachée sous les décombres du quotidien. Écrire cet étonnement, c’est dire que je perçois, sous le couvert sombre du ciel, une autre lumière qui me soutient. Est-ce vrai ou illusion mensongère ? À vrai dire, peu importe, je me devais aujourd’hui de malmener le vieil homme que je suis et qui, le plus souvent, ne sait que maugréer en se traînant. Autour de moi, la mort ricane, en secouant le tapis où nous nous accrochons comme des insectes terrifiés. Tant de ceux que j’aimais sont partis, sans mourir tout à fait puisque je pense à eux. Seul regret : ne pas leur avoir assez dit combien je les aimais. Impossible de concevoir de prochaines retrouvailles dans un Ciel sans ténèbres. Ce sont là rêves d’enfant auxquels j’ai du mal à consentir. Mais ce jour encore m’est donné pour me réjouir de les avoir rencontrés, pour bénir cette vie qui ne m’a pas refusé l’amour. Je me grise de mots, je le sais. J’ai besoin de mots comme l’oiseau a besoin de graines. Je les rêve, les brode, les charge de mission impossible : dire à ceux que j’aime, morts ou vivants, combien ma vie est riche grâce à eux. Ciel gris qui se lèvre, nuages décolorés qui se dessinent, ailes invisibles que je pressens tout autour de moi quand l’obscur recule : j’ai dit cette heure fragile qui s’éclaire. »
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Je suis seul dans cette pièce...



Je suis seul dans cette pièce
avec les livres les images
les statues aux yeux vides
les ombres la lampe allumée

Il a plu – rien ne bouge
Les arbres fléchissent
Des nuages aux oiseaux
tout se dérobe – s’absente

Sur les étagères les photos
sourient sans se lasser
Si quelqu’un me remplaçait
elles souriraient de même

La terre tourne – je l’ignore
De ce manège silencieux
les morts me font signe de
changer sans tarder d’équipage
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Le soleil brille



Le soleil brille
Les mots trébuchent

À parodier la lumière
le langage s’enchaîne

Tu écris :
Un oiseau s’envole

Mais de quel chant
de quel bruit d’ailes
gardera la trace cette
page que tu noircis ?
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Inquiet d’un éclat



Inquiet d’un éclat
entre deux nuages
d’un silence entre
deux paroles

N’exige plus rien
du temps qui dépose
ses cendres

Accueille
ce qui se donne se perd

N’assigne pas
les sources et le vent
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Frelons sauvages



Frelons sauvages
qui volent au ras du sol
les mots bourdonnent
aux portes du paradis
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Est-ce la crainte de mourir



Est-ce la crainte de mourir
qui rallume les lampes ?

Dos tourné au vent glacial
on s’attarde sur la berge
Les eaux se renouvellent

La poésie jaillit à la pointe
du combat où l’ange défaille

J’attendrai en boîtant
son étrange matin
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Ne regarde pas en arrière



Ne regarde pas en arrière
Ne reviens pas sur tes traces

Le destin de ce qui fut
est gravé dans la lumière
qui brille devant toi

Il en est du passé
comme d’une brassée de fleurs
dont ne reste que le parfum

Ou de ces allées forestières
qui conduisent aux clairières
sur un tapis de feuilles mortes



De la source à l’embouchure
les eaux du fleuve se renouvellent

Ce qui fut n’est que poussière
dansante sous le soleil
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Naviguer sans voilure ni escale



Naviguer sans voilure ni escale
sourd aux tempêtes
délaissé par l’éclair
sans souvenirs ou promesses d’astres

Porteur d’un soleil
familier de la nuit
qui brûle et défait mes empires

Rames de douleur et de joie
souquez — sans relâche

Le voyage est à lui seul
le port et la demeure
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Naître au tremblement



Naître au tremblement
des feuilles dans la lumière
avant le repli de l’ombre
la fraîcheur de l’oubli

Cheminer avec le vent
sans souci des frontières

Du rocher à l’eau vive
préserver la fissure
la soif — sa brûlure
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Nous voici porté par la vague



Nous voici porté par la vague
jusqu’à ces feux pirates
qui nous détournent du rivage

Nous voici objets de colère
fouettés par les orties du rêve
sans recours à la prière

Nous voici prisonniers du silence
avec ces mots de sable
cette poussière d’étoiles

La joie la plus ancienne
fait briller les yeux des sentinelles
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Jacques Robinet
Pour écrire quelque chose de juste, il faut renoncer à toute volonté d'aboutir.
L'errance est la raison d'être de l'écriture. Elle ne se trouve qu'en se perdant (p. 65)
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Impossible d'être au monde sans être aliéné par le discours de l'Autre (p. 38)
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L'accumulation des choses en fin de vie : digues dérisoires dressées contre la grande marée qui approche. La jeunesse avance dépouillée et conquérante devant l'inconnu, la vieillesse se love au fond de son terrier comme un écureuil pourchassé avec sa provision de noisettes. (p. 65)
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(...) ai-je appris à déchiffrer les invitations modestes au bonheur le plus simple ? (p. 168)
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Je t'ai cherché…


Je t'ai cherché parmi les ombres et les jours
ciel vide que traverse un oiseau

J'ai suivi la trace de l'aile du vent et du nuage
pour apaiser parfois ma course sans repos

Je sais de toi la longue attente ‒ la raison
qui s'affole aux signes trompeurs de ta venue
l'insomnie qui guette des lueurs d'incendie
les rêves aux odeurs de mousse et de fougères
qui signalent l'approche d'une source perdue

J'ai marché longtemps dans la forêt de ton absence
sans étancher ma soif ni réchauffer mes mains
qui tâtonnent dans la nuit
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