Tout poème se doit
Tout poème se doit
d’arracher la parole
au silence
pour la rendre
au silence
Les mots sont pierres
Les mots sont pierres
qui roulent
Dans la nuit entravée
le rossignol s’apprête
à chanter
Ciel rouillé de silence
Ciel rouillé de silence
strié d’oiseaux en fuite
Penché jusqu’au vertige
sur l’abîme
où nulle source ne bruit
que cherches-tu encore ?
Corps épuisé
Corps épuisé
qui si mal accueille
le jour nouveau
Redresse-toi encore
trébuche — danse
Frelons sauvages
Frelons sauvages
qui volent au ras du sol
les mots bourdonnent
aux portes du paradis