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Citation de art-bsurde


Le génocide n'est pas un accident de l'histoire. Il est le syndrome le plus grave de la pire maladie de l'homme : sa violence. Comme la guerre, le génocide est la manifestation spectaculaire de la faculté de l'homme à s'autodétruire. A cet égard, il est comparable à une forme de cancer qui ronge le corps social. En dépit de l'abondante littérature consacrée au sujet, rares sont les tentatives qui ont appréhendé le génocide comme une maladie de l'humanité. Or, c'est en commençant par avoir une bonne connaissance du génocide, en tant que phénomène pathologique, qui peut saisir n'importe quelle société humaine, que l'on pourra peut-être avoir quelques idées de thérapeutiques.
Le drame de l'homme est qu'il ne semble pouvoir se constituer une identité sociale qu'en niant celle d'un autre, à des degrés divers. Ainsi, la constitution d'un groupe humain conduit généralement à une hiérarchie sociale au sein de ce groupe, celui-ci prenant corps parallèlement par la désignation d'un ennemi commun. La guerre est traditionnellement le moyen d'affirmer l'identité du groupe belligérant contre cet Autre, dangereux, ennemi désigné.
D'une façon générale, l'observation historique montre au moins trois formes de cette affirmation de soi – d'un Soi collectif – par négation de l'Autre. Elles peuvent être interprétées comme des réductions de l'Autre à soi :
- l'assimilation : le groupe dominant oblige le groupe dominé à adhérer à ses propres valeurs, c'est-à-dire à épouser sa propre culture, sa religion, moyennant quoi les membres du groupe dominé peuvent conserver certains droits limités. C'est une sorte « d'absorption » de l'Autre par le Soi.
- l'asservissement : le groupe dominé est placé dans une position de totale servilité à l'égard du groupe dominant. Il contribue à son enrichissement et ses membres ne possèdent aucun droits. C'est la figure de « l'instrumentalisation » de l'Autre.
- l'extermination : c'est évidemment la forme la plus extrême de la « réduction » de l'Autre, celle de son éradication.
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