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Citation de rkhettaoui


À la cité universitaire certains soirs il était resté dans sa chambre, dans le noir ; à écouter les bruits dans le couloir, et toute cette agitation estudiantine lui donnait le mal de mer ; et si quelqu’un frappait à sa porte, il ne répondait pas, horrifié à l’idée que ce soit une erreur comme à l’idée que ce n’en soit pas une. Il avait craint que ça ne finisse jamais et, sans jamais finir, ça n’avait pour autant duré que deux semaines, trois peut-être, déjà c’était passé. Déjà il était, croyait-il, comme chez lui. Il avait des amis, des amis plus proches que jamais, qu’il aimait sauvagement, pour lesquels, se disait-il parfois, il aurait donné un bras. Pour lesquels il aurait donné un rein,mais parfois il oubliait leurs noms, et parfois il oubliait leurs visages, à trois, quatre heures du matin il se rendait compte qu’il n’y avait dans sa mémoire, à la place de cette personne, de cet ami ou de cette amie, qu’une vague silhouette. Et parfois il pouvait les confondre avec son propre reflet. Peut-être qu’au fond une partie de lui continuait à vivre dans le noir. Peut-être qu’une partie de lui continuait à ne pas être à sa place. À flotter, dans l’obscurité
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