Leurs enseignants (sauf Albers) lui reprochaient tout et son contraire, d’être provocatrice et absente, sarcastique et indifférente, rétive. C’était peut-être vrai à la faculté, mais à l’hôtel c’était faux. À l’hôtel (ce qui, pour Paul, voulait dans l’intimité), Amélia était passionnée, attentive, drôle. Elle était aussi timide, et solitaire, mais si elle avait besoin d’isolement elle accueillait la compagnie avec avidité, avec gratitude, comme le font souvent les enfants uniques. Jusqu’au moment où ils en ont assez, où il devient impératif de s’absenter, de sortir du champ de vision d’autrui. Cela ne posait pas de problème à Paul car rien, d’Amélie, ne posait de problème à Paul.