AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Aunryz


D’une manière ou d’une autre, les populations non céréalières – à savoir la majeure partie du monde – incarnaient des formes de subsistance et d’organisation sociale extrêmement rétives à l’impôt du fait de leur mobilité physique, de leur dispersion, de la taille très variable des groupes et des communautés qui les composaient ainsi que de la diversité et de l’invisibilité de leurs ressources, disséminées sur plusieurs espaces.
Pour autant, il ne s’agissait pas de populations isolées et autarciques. Bien au contraire, comme nous l’avons vu, elles s’adonnaient énergiquement à l’échange et au commerce entre elles.
Mais ces échanges n’étaient pas imposés et reposaient sur des formes de troc et de commerce de biens recherchés entre différentes zones écologiques, le tout à l’avantage mutuel de chacune des parties.
Ceux qui pratiquaient des formes spécifiques de subsistance étaient souvent considérés comme des êtres totalement à part, malgré les échanges commerciaux que l’on pouvait avoir avec eux.
Selon les Romains, par exemple, les barbares se distinguaient tout particulièrement par le fait qu’ils mangeaient de la viande et des produits laitiers, et non des céréales.
Selon les Mésopotamiens, les « barbares » Amorites étaient tout à fait extravagants parce que, disait-on, « ils ne connaissent pas les céréales […] mangent de la viande crue et n’enterrent pas leurs morts ».

Les diverses formes de subsistance que je viens de décrire ne doivent pas être conçues comme des catégories autonomes et imperméables entre elles. Les communautés humaines ont toujours été capables de passer d’un mode de subsistance à un autre et de concocter des pratiques hybrides qui défient les catégorisations trop simplistes. Il ne faut pas non plus négliger la possibilité que le choix de telle ou telle pratique de subsistance ait fréquemment été un choix politique – une décision quant à l’attitude d’un groupe à l’égard de l’État.
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}