AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de James Hanley (7)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
La maison sans issues

« Reconnu comme l'un des meilleurs romanciers de la mer depuis Conrad », mais relativement oublié, voici James Hanley.

Bien qu'un marin soit également présent dans cette histoire (probablement un cousin de la famille Bodine), ce roman se déroule entièrement durant une nuit de Blitz, à l'intérieur d'un petit immeuble londonien pétrifié par la guerre.

La galerie de personnages n'ayant nul besoin du bruit assourdissant des bombes pour ne pas se comprendre ni s'écouter, le texte étant bourré de dialogues n'allant absolument nul part, alors que les locataires, sensés descendre dans la cave se protéger, s'agitent vainement dans leurs obsessions individuelles.

Le roman se déroulant en grande partie dans une obscurité totale, on peut s'interroger sur la volonté (ou non) de l'auteur d'arriver à perdre si facilement le lecteur au milieu de ses personnages (paronymes, relative anarchie dans l'appellation des personnages, retour à la ligne de dialogue sans changer de locuteur, etc.) pourtant pas si nombreux (une dizaine)…



Présenté par Henry Miller, ce livre possède une parenté de style avec celui de son préfacier. On imagine que cela l'a aidé à passer les frontières… mais rien de comparable avec « Le complexe d'Icare » d'Erica Jong…

C'est d'ailleurs en suivant une piste de ces « auteurs oubliés » que je suis tombé sur ce livre : la revue « Le Nouvel Attila » ayant en 2012 ressuscité le Prix Nocturne, récompensant « un ouvrage oublié d'inspiration insolite ou fantastique », l'attribuant à « La nuit aveuglante » d'André de Richaud (dont la lecture de la ré-édition chez Tusitala m'avait laissé de côté), aiguisant la curiosité vers le reste des nominés, la plupart introuvables, forcément…

Ajoutant à son caractère insolite, on mentionnera la reproduction d'une lettre de Lawrence d'Arabie adressée à l'auteur en ouverture de ce 10/18 « domaine étranger », collection bénie par le travail fourni, à une époque où la littérature étrangère avait davantage de mal pour arriver jusqu'à nous, pauvres francophones…



Pendant qu'Henry Miller s'amuse bien, on reste un peu en retrait, plutôt attiré par ce réduit sous l'escalier, ricanant à l'occasion de quelques fulgurances… ratouillé par quelques bonnes idées… éclairé par un joli bouquet final… mais ne sauvant l'ensemble d'une impression de néant.

Commenter  J’apprécie          724
Boy

James Henley, écrivain peu connu malgré plusieurs romans et pièces de théâtre, est considéré comme l’un des meilleurs romanciers de la mer. Né à Dublin, il décide de prendre la mer et vivre la réalité d’un mousse pour un certain temps. Cette expérience a dû lui inspiré ce livre …



Boy est un roman sur la désillusion d’un jeune garçon de 14 ans qui, pour se sauver d’un père violent qui le sort de l’école pour travailler, s’embarque de façon clandestine sur un bateau marchand. Découvert par les marins, Fearon devient le mousse du navire avec tout ce qui a de plus désagréable et de violent.



Ce roman est noir et dramatique. Il ne se compare pas à un roman d'aventure. Il y a peu à peu un désespoir qui s’insinue chez l’enfant … l’équipage le rudoie, le méprise, le brise. Toutes ses illusions romantiques sont détruites. C’est une histoire bien triste mais qu’on veut terminer afin de savoir ce qu’il arrivera à notre petit moussaillon. On y découvre la dureté de l’Irlande des années 30, le sort réservé aux enfants dont les parents sont trop pauvres pour les laisser à l’école.

Commenter  J’apprécie          100
Loin du monde

« Loin du monde » fut écrit en 1956 et on y retrouve tout l’imaginaire de cette époque. Un marin naufragé dans une ville bigote, une belle vieille fille élevée dans un fanatisme religieux, une logeuse gentille mais obtuse. La passion excessive de la femme pour l’homme, le désir de l’homme de repartir sur un bateau. Dès les premières pages on se retrouve assis devant un écran de cinéma sur lequel défilent des images en noir et blanc avec peut-être le visage de Lauren Bacall pour incarner Grace l’héroïne. Un roman étrange qui se passe dans un huit clos étouffant.

Felix Levine (pas l’amoureux Levine de Tolstoï !) fut un heureux paysan polonais avant que la guerre ne réduise à néant sa famille et qu’il chercher à fuir son passé en devenant marin. Grâce est une jeune femme élevée dans une famille irlandaise dont la religiosité malsaine l’enferme définitivement dans le rôle d’une enfant. Libérée de cette prison psychologique à 43 ans par la mort de ses parents, elle se rue dans les bras de cet homme qui a la moitié de son âge. Lui aussi est perdu. Il n’a plus ni papier, ni histoire. Il fuit la police par peur d’être enfermé. La rencontre de ces deux errances met en évidence les failles et les brûlures que la vie leur a infligées. Chacun ment, se ment, essaie de croire à un avenir qu’aucun des deux n’arrive à construire. Chacun cherche à se relever. Ces destins tragiques sont renforcés par une narration proche d’un scénario de film noir avec de longs dialogues, des feed-back, une enquête de police. La vie de ce couple en fuite dans un baraquement, leur fantasme d’une vie meilleure, la présence d’une religiosité perverse rend l’ensemble irrespirable et néanmoins magnétique.

Commenter  J’apprécie          40
Boy

Un livre incroyable. une sorte de Lord Jim de Conrad. l'histoire d'un garçon de 14 ans, obligé d'abandonner l'ecole pour travailler. Il va travailler sur les docks de liverpool, puis se retrouver engager sur un bateau comme mousse. Il va etre brutalisé et "abusé" par les marins. Un roman qui decrit la situation sociale dans les années 30. Il ne constitue pas en outre, un roman de mer de plus. C'est un livre incroyable, qui a été interdit à l'epoque pour obcenités. Ce recit, evoque entre autres, la frustration sexuelle des marins du bateau, donc le gamin va faire les .On a vraiment du mal, en refermant ce livre qu'il a été ecrit en 1930, tellement, il va loin, dans un certain nombre de situations. Hallucinant!!
Commenter  J’apprécie          40
Boy

Un livre sombre et puissant. On est emporté dans la précarité du milieu ouvrier des années 30, année de nos grands parents.



La narration est précise, et certaines scènes sont pour le moins sombre, très sombre. J’y ai retrouvé l’atmosphère du « voyage au bout de la nuit »



Commenter  J’apprécie          30
Boy

Le livre de James Hanley est beaucoup moins sulfureux que ne le laisse à penser le quatrième de couverture, qui en ferait presque une lecture interdite, sinon charnelle.



Dans un style assez sobre et contemporain, Hanley raconte la vie d'un jeune adolescent du milieu ouvrier, un irlandais du nom d'Arthur Fearon, qui se retrouve forcé de travailler dans les docks avec son père, après avoir été retiré contre son gré de l'école.



Garçon intelligent aux traits graciles, Fearon ne supporte pas la vie des enfants ouvriers, et préférant fuir les coups que lui porte son père, il se cache à bord d'un navire qui prend le large.



Découvert, il est contraint de s'intégrer à l'équipage dont les manières sont plus rudes encore, et dont l'isolement laisse quelques besoins inassouvis, faisant de Fearon une proie toute trouvée.



Pourtant rien dans ce récit n'est franchement sulfureux, il ne se passe finalement que peu de chose, et l'histoire fini comme elle a commencé : mal.

Commenter  J’apprécie          10
Boy

Arhur Fearon, 12 ans, vit dans l'Irlande des années 30. Son père , 60 ans, travail encore dans les docks, sa mère...allez savoir son âge et ce qu'elle fait. Deux enfants sont morts déjà..et la vie est dure. Le père maltraite régulièrement son fils, et la mère réagit à peine.Arthur sera donc retiré de l'école pour travailler, mais il préfère y rester , pour devenir chimiste, avoir de l'argent et s'offrir des chaussures marrons aussi chouettes que celle de son maître d'école. Il finira par fuguer, et fuir clandestinement sur un navire en route vers Alexandrie.Ce sera l'enfer à bord bien entendu. Une fois que l'on a dit ça, on se demande tout de suite en quoi ce roman est spécial, avec son scénario décrivant la misère sociale et économique de l'Irlande dans les années 30, la difficulté de la vie des marins? du déjà vu, ou lu en somme. L'histoire "personnelle" du roman d'abord.C'est un de ces titres qui ont subi la censure des autorités,pour obscénité et tout le tintouin, interdit de publication bien sûr, passé de main en main clandestinement, et qui a été défendu dans les tribunaux par des sommités du genre HG Wells. L'auteur, bien que prolifique et encensé par ses collègues est peu connu, car il a toujours refusé de se soumettre aux pratiques socio-culturo-intellectuelles de ses contemporains. Le livre maintenant. Comme prévu , c'est un récit "banal", déjà vu, avec cet enfant qui subit mille vexations et violences physiques et morales, les adultes dont les attitudes et les discours relèvent presque du cliché. La description de la vie à bord du navire marchand reflète l'expérience personnelle de l'auteur, avec moult détails. Le roman est court, à peine 250 pages, et se lit rapidement (deux jours pour ma part). Et malgré ce faux départ apparent, on ne manque de lui trouver plus que ces banalités ressassées. Bien que court, on y trouve des détails qui furtivement renseignent de façon plus complexe sur les mécanismes sociaux de l'époque, par exemple le fait que avant de mettre un enfant au travail, il faut l'autorisation de la police, que pour faire quitter l'école à un autre avant l'âge de 14 ans, il doit passer un examen d'intelligence au niveau de la municipalité, pour décider si l'enfant, bien que n'ayant pas terminé sa scolarité, a acquis assez "de capacités" pour se permettre de quitter l'école. Les réactions et attitudes des différents personnages face au destin d'Arthur ne sont pas manichéennes. En un paragraphe, l'auteur dépeint toute la vie des adultes depuis son innocence primaire et l'envie de changer les choses et d'aider ( l'enseignant, le directeur, le prêtre), jusqu'à la fatigue et l'abandon devant la difficulté de la tâche, et les tentatives de calmer les exclamations scandalisées de leurs consciences. Les marins, bien que bourrus et rêches, ont une psyché plus complexe qu'il n'y parait, et bien qu'ils soient odieux envers l'enfant ( parfois franchement criminels), il n'empêche que c'est la vie qui a fait d'eux ce qu'ils sont maintenant. Et ça va dans les deux sens: ceux qui offrent un visage de bonté cachent au fond une noirceur qui s'exprime tôt ou tard. Arthur aussi est intéressant. Il est chétif, vous fait fondre le cœur quand il subit toutes ces horreurs, mais il est courageux, intelligent, espiègle comme tous les enfants, il "mystifie" parfois, et c'est hilarant. Il n'en fait qu'à sa tête souvent. Ce n'est qu'un enfant. La force de ce roman tient donc dans sa richesse et sa complexité qui s'offrent graduellement, donnant le temps de digérer et d'apprécier lentement, mais aussi dans son final, poignant et un peu inattendu. Ravie d'avoir insister pour avoir ce livre.
Commenter  J’apprécie          10


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de James Hanley (27)Voir plus

Quiz Voir plus

Vingt mille lieues sous les mers

Quelle année fut marquée par un évènement bizarre, inexpliqué et inexplicable ?

1866
1854

13 questions
185 lecteurs ont répondu
Thème : Vingt mille lieues sous les mers de Jules VerneCréer un quiz sur cet auteur

{* *}