Les Polonais nourrissent un sentiment particulièrement fort des
liens entre individu et nation, accompagné de l’expérience vécue
qu’une défaite militaire entraîne pour toute la nation des
conséquences terribles. D’autres États, après une défaite militaire,
ont été occupés, on leur imposait des contributions de guerre ou la limitation de leur armée, parfois même leurs frontières étaient
modifiées. Quand le soldat polonais était vaincu sur un champ de
bataille, le spectre de l’anéantissement s’abattait alors sur toute la
nation : ses voisins pillaient et se partageaient son territoire et
tentaient de détruire sa culture et sa langue. C’est pourquoi la guerre avait pour nous une dimension totale.