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Citation de santorin


Il franchit à toute allure le rideau d'arbres, parcourant à grandes enjambées le sentier si souvent emprunté, insensible aux coups de fouet et aux gifles assénées par les branches qui dépassaient çà et là. Il atteignit la rivière, le souffle court, et s'arrêta net sur la berge...
Le cours d'eau majestueux n'était plus qu'une cicatrice poussiéreuse. Le lit totalement sec s'étirait en aval comme en amont, ses méandres sinueux traçant le chemin jadis emprunté par les flots. La cuvette creusée au fil des siècles n'était plus qu'un patchwork craquelé de roc et de mauvaise herbe. Le long des rives, des racines d'arbres noueuses et grisâtres étaient à nu, entrelacées comme des toiles d'araignée...
Cette même eau dans laquelle Luke et lui se plongeaient chaque été, s'aspergeant mutuellement, se délectant de sa fraicheur. Cette eau qu'il ne quittait pas des yeux des heures durant, fixant les lignes de pêche animées d'un mouvement hypnotique, sentant le poids solide et rassurant de son père contre son épaule...
Falk essaya de prendre une longue inspiration, mais dans sa bouche l'air avait un arrière goût chaud et écoeurant. Sa propre naïveté le terrassa tel un accès de folie. Comment avait-il pu s'imaginer que de l'eau fraîche coulait encore près de ces fermes quand une bonne partie partie de leur bétail gisait mort dans les champs ? Comment avait-il pu se contenter de hocher bêtement en entendant le mot sécheresse répété à l'infini, sans que jamais lui vienne à l'esprit l'idée que la rivière était à sec ?
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