AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Charybde2


Gabr longeait le boulevard Central, concentré sur le froissement des pieds et les voix des passants. Soudain, se surprenant lui-même, il arracha les emplâtres de ses paupières. Une foule de fantômes fourmillait autour de lui : emmitouflés dans des hardes indescriptibles, recroquevillés sur eux-mêmes, ils avançaient lentement, comme ivres, titubant d’un côté ou de l’autre. Gabr était pétrifié, abasourdi : à un mètre de lui, les fantômes changeaient de trajectoire et poursuivaient leur itinéraire occulte. Leurs visages tournés vers le sol dévoilaient une préoccupation profonde. Ces chimères émergeaient à un bout de boulevard et se perdaient à l’autre. L’extrémité du boulevard paraissait si lointaine que Gabr se sentit soudain terriblement seul. Il avala précipitamment un comprimé de bicefrasole et attendit, immobile : petit à petit, son esprit s’enlisa dans une quiétude obscure, le monde rétrécit jusqu’aux dimensions de l’espace proche. Finalement, il retrouva son état normal et avança, les yeux couverts de brouillard, concentré sur les mouvements des autres passants.
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}