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Citations de Jean-Baptiste Luron (20)


Quelque peu interloqués par la manière dont l’homme a pris les directives, les autres suivent, n'osant le rabrouer, même s'ils se sentent piqués dans leurs prérogatives. De plus, l'abbé et Capet jubilent de la manière dont il a repris Claridge ; ils le connaissent mal. Son efficacité ressemble plus à sa réussite professionnelle dans un secteur aussi difficile qu’aux rumeurs qui traînent à l’archevêché. Il est finalement beaucoup plus efficace que ne laisse paraître sa dégaine. Ils se sentent d'un coup pris d'un élan de sympathie pour lui et sont prêts à suivre sa démarche, mis en confiance par sa droiture.
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– C'est en battant sa coulpe qu'on fait preuve de la plus grande sagesse
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Resté avec le directeur de radio Notre-Dame, Claridge fait remarquer qu'en effet, l'Eglise a bien évolué pour permettre de communiquer avec ce qu'elle a brûlé peu de temps auparavant.
– S'il vous plaît, notre amitié ne souffrira en aucune manière de cet incident, mais il me plairait assez que vous ne répondiez pas aux provocations que vous subissez en ces lieux – j'allais dire saints – et même si vos convictions vous empêchent de les respecter, n'oubliez pas qui vous reçoit.
– Je ne pense pas que mon intervention ait été mal prise par votre ami; et je ne pouvais pas laisser des gens qui se sont rendu compte que la terre tourne il y a une ou deux décennies parler de spiritualité et de sagesse.
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Capet, le reprenant :
– Oh ! Monsieur l'abbé...
– Ben quoi, c'est exactement les termes qu'a employés notre archevêque récemment à ce propos. De plus, je crois savoir que, aujourd'hui, certains prélats ont à leur tour noyauté votre organisation, c'est pourquoi, je me demande si nos querelles de gens de base, comme vous, monsieur Claridge, ou moi-même, ne sont pas des miroirs aux alouettes destinés à affoler la meute.
– Vous vous rendez compte de ce que vous proférez, monsieur l'abbé, rétorque le directeur de la radio catholique, atterré.
– Soyez réaliste, monsieur Capet, j'exerce mon ministère le plus sincèrement du monde, mais je ne suis pas naïf malgré mon air de ne pas en avoir, et je crois même que ce sont ces fautes qui me poussent à rester et agir de l'intérieur pour apporter à notre Seigneur et ses humbles brebis la loyauté que beaucoup parmi mes supérieurs ont oubliée.
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S'adressant à Claridge :

– Finalement, vous verrez, même si c'est confortable et grisant, ce n'est pas notre place, à vous comme à nous, de nous mêler de la direction du pays ; nous comme vous, si nous nous mêlons des affaires, le mot prend un autre sens ; et vous ne me contredirez pas : en ce moment, il n'y a pas un scandale qui sort où vous ne soyez mêlés ! Et quand le peuple se rendra compte de vos méfaits, il se trouvera bien quelqu'un pour vous donner le même coup de pied au cul que celui que vous nous avez mis en 1905 !
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– Le moment est mal choisi pour que le goupillon et l'équerre s’entretuent, nous avons d’autres chats à fouetter, intervient Capet, lassé par ces propos entre Claridge et l'abbé.
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Cependant, la tâche ne fait que débuter avec la certitude qui s'est emparée du groupe s'unifiant à cause de ce même sentiment qui les tient tous les quatre: à chaque découverte, chacun est bien obligé d'admettre les faits, et pourtant, ils veulent se servir de leur esprit rationnel pour refuser... et puis, finalement le devoir, la curiosité les poussent tous à aller plus loin vers cet inconnu.
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Avec les documents réunis à l'archevêché, le scénario incroyable prend corps. Il faut dire que Capet a eu moins de difficultés que le Président à adhérer à l'idée de Ratel. Et s'il s'est éloigné avec le Père Abbé, c'est que les pieds brûlés et la noyade lui avaient tout de suite évoqué un procès en sorcellerie : la torture d'abord, et parmi les supplices, le suif brûlant versé dans les bottes. L’épreuve de l'eau : chaque bras attaché au pied du même côté, l'« inculpé » était plongé dans l'eau. S'il coulait, il n'était pas coupable, mais bien souvent mort, surtout en hiver et après les tortures. S'il réussissait à nager, il était coupable et brûlé vif.
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– Pour ce faire, il faudrait connaître les causes de leur mort, et situer celles-ci... Le mige tout à l'heure m'a dit que c'est en 1678 que le môme voulait aller; pourquoi à cette date, certainement pour voir un ancêtre... Bernard tapote sur son micro. Voyons, Bué... 1678... Président, vous ne pensiez pas qu'en informatisant l’état-civil du Cher, vous serviriez une recherche criminelle... Livache... Pain... Branger... ah, voilà, Ratel, Bernard Ratel et Jeanne Ducroux, le 8 février 1678... Mais finalement, cela ne nous donne rien... Il faudrait pouvoir trouver un moyen de connaître les événements de cette époque; tout de même, une fille qui disparaît, ça laisse des traces... Comment cela a pu être consigné, et où ?
– Inutile de croire que la justice a gardé des traces de cela. L'écriture se trouvait chez les notaires, et il ne faut pas compter retrouver quelque chose chez eux, pas plus que sur les rôles de taille, je pense qu'il faudrait voir auprès de l'archevêché, les prêtres tenaient un certain nombre d'écrits. Appelons mon ami Capet, le directeur de Radio Notre-Dame Berry, il pourra peut-être nous donner un tuyau.
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– Pas question, mon neveu est décédé, et cette fille aussi, paix à leurs cendres...
– Pas d’expressions toutes faites s'il vous plaît ! Vous croyez qu'ils reposeront en paix tant que l'identité de cette fille ne sera pas découverte ! Vous croyez que les recherches, qui seront difficiles, s'orienteront par la magie du Saint-Esprit !
– Je pensais que vous parleriez du Grand Architecte…
– Toujours votre mauvais esprit… Enfin, je suis habitué ! Vous croyez qu'il n'y a aucun risque que personne ne soit compromis malencontreusement dans l'affaire ! Rendez-vous compte, si l'on en croit votre hypothèse, le meurtre n'a pu être commis aujourd'hui, et il y a bien eu meurtre et plus probablement assassinat, compte tenu des circonstances et des brûlures signalées sur les pieds des cadavres. Si vous êtes sûr que votre silence n'entraîne aucun risque pour que quiconque soit mêlé à l'affaire et sali, partez en paix avec vous-même; par contre dans le cas contraire réfléchissons ensemble à ce que vous devez faire.
– Vous avez raison, monsieur Claridge, ma conscience me dicte de ne pas prendre un tel risque... Cependant, on ne peut pas aller voir les bourres sans avoir de biscuits en poche...
– Ne vous laissez pas aller, s'il vous plaît ! Il est vrai, malgré vos incongruités, que vous ne pouvez pas développer une telle thèse sans avoir quelques éléments.
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– Je vous prie de m'excuser, je ne voulais vous vexer, mais avouez que c'est étrange... que l'on a peine à admettre !
– Ce qui m'a mis sur la voie, c'est cette fille, habillée en vêtements de cérémonie d'autrefois, et qu'à l'endroit où on les a retrouvés, au pied du carroir de Marloup, la fontaine est asséchée depuis le captage de la source plus haut.
– Mais alors, vu ce que vous avancez, il faut absolument contacter les enquêteurs et leur dire ce que vous venez de me confier...
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– Bien... Vous savez que mon neveu avait retravaillé notre généalogie, qu'il l'avait mise sur un site. A sa demande, je lui avais fait rencontrer la personne que je viens d'appeler. Je dois faire un bouquin avec elle sur la sorcellerie. Et tous les deux pensaient qu'en liant l'informatique et cette « science » hors d'âge, on pouvait remonter dans le temps. Et d'après cette personne, en utilisant plusieurs vieux logiciels, sur un ordinateur muni d'un scanner à main, et c'était le cas de celui de mon neveu, pour peu qu'on soit porté par des ondes temporelles, il a pu remonter les siècles.
– Vous divaguez mon pauvre ami !
– Vous avez raison, j'aurais mieux fait de me taire...
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Lorsqu'il a raccroché, c’est lui qui engage la conversation, le Président voyant qu'il devait laisser venir, malgré la curiosité qui le ronge :
– Il se confirme ce que je craignais, mais je n'ose en parler, tellement ça sort du rationnel.
– Ecoutez, mon petit ami, c'est votre neveu, je comprends que vous soyez bouleversé, mais cela ne vous autorise surtout pas à taire ce que vous savez, et je suis prêt à vous aider en quoi que ce soit...
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– Non, encore un coup de fil...
Il fait un autre numéro, puis est beaucoup plus disert à l'appareil: Salut, c'est Ratel!... Bernard, bien sûr... Tu es au courant ?... Et tu l'avais vu ?... Avant qu'il parte ?... Il te l'avait demandé ce dont je t'avais parlé ?... Et il est parti quand ?... Et où ?... Comment avez-vous fait ?... C'est pas possible, ton turbin n'a rien à voir avec la micro... C'est vrai qu'il en avait un !... Eh bien, nous voilà dans de beaux draps !... Non, je ne te reproche rien... Je suis aussi en tort que toi... Et qu'est-ce que tu en dis ?... Ecoute, je suis justement au cercle de généalogie, je te rappelle si j'ai besoin... Non, je ne te mettrai pas en cause, on peut passer ça autrement... Ne t'inquiète pas... Mais je te rappellerai peut-être pour m'aider...
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Après avoir parcouru rapidement l'article, puis l'avoir repris méthodiquement, Ratel ne fixe plus que le plafond, et quelque mouche dérangée par la lumière de la lampe au néon.
– Contrairement à ce qui est dit, vous avez l'air de comprendre, de suivre un fil...
– Vous permettez, dit Ratel, saisissant son portable.
Il cherche un numéro dans l’annuaire électronique, le sélectionne et le compose : Allo, c'est moi, je viens de découvrir le Berry sur le Net... Comment ?
Puis il reste sans mot dire, émettant de temps en temps quelque son inaudible, ressemblant à s'y méprendre à des borborygmes. Il pose quelques questions sur cette fille qui accompagnait son neveu. Il raccroche enfin, ne s'excusant pas, contrairement à son habitude, de s’être laissé aller à oublier son interlocuteur.
– Alors ?
– Je n'ose pas vous dire ce qui me traverse l'esprit, vous allez me prendre pour un dingue...
– Si, allez-y, toute hypothèse peut être bonne.
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– Vous devriez vous ménager, je parie que vous avez roulé une partie de la nuit !
– Oui, mais là n'est pas le problème. Je viens de découvrir la mort de mon neveu, vous savez, Jacky, celui qui m'a mis au point en informatique.
– Non ? C'est lui qui voulait préparer sciences-po ?
En effet, le Président reconnut la photo sur l'appareil.
– Et comment est-ce arrivé ?
– Je ne sais pas, voyez avec moi...
– Au fur et à mesure que Bernard lisait, malgré les larmes qu'il avait le devoir d'étouffer, son visage se rembrunissait, traversé par quelque pensée qui lui venait en lisant la tragédie sur le site. Le Président qui suivait l'événement à ses côtés, ne put s'empêcher de faire la remarque :
– Cette fille, avec lui et dans cet accoutrement, vous ne trouvez pas cela curieux ?
– Eh si justement, répondit Ratel, et je n'ose émettre une idée qui me parcourt l'esprit !
– Je vois un point qui vous préoccupe...
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Et, debout, il se met à tapoter sur son portable.
Comme à son habitude, Bernard parcourt le site du Berry, l’accueil, cherchant les nouvelles politiques, économiques ou locales qui pourraient l'intéresser. Il tombe en arrêt une accroche :
« Bué, étrange noyade devant une fontaine asséchée : Un jeune du village retrouvé mort avec une inconnue. »
Il ouvre le lien. La photo le fait s'effondrer sur l'une des chaises pliantes qui meublent le petit bureau. Celle-ci ne résiste pas à son poids. Alerté par ce bruit inhabituel, le Président trouve Bernard se relevant au milieu des débris de la chaise, la mine visiblement défaite.
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– Des gauchistes comme moi, vous n'en trouverez pas chez Besancenot. Dites plutôt que ma liberté d'expression dérange les libéraux. Des libéraux qui n'ont de la liberté qu’une conception très restreinte. Ce sont eux, d'ailleurs, qui regrettent la liberté de diffusion. Ca ne durera pas longtemps. Ils trouveront bien le moyen de brider les tuyaux !
– J'en ai pour quelques minutes avant de voir nos petites affaires. Je sais que vous saurez vous occuper avec vos petits bijoux...
– Pas de problème.
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– Alors, déjà là, monsieur Ratel?
– Bonjour monsieur Claridge, je suis arrivé il y a cinq minutes, je n'ai même pas eu le temps de lire les Nouvelles sur le site local.
– Vous et vos nouvelles technologies... Et les imprimeurs, vous y avez pensé ?
– Vous, défendre les ouvriers du livre ? C'est le mariage de l'énarque et de la clocharde ! Je vous l'ai déjà dit, ces technologies donnent enfin sa liberté à l'expression. Nous, professionnels, et vous, lecteurs, devrions nous réjouir de voir arriver une information enfin libre... La vraie liberté, la liberté vis-à-vis des puissances du fric.
– Le gauchiste qui me fait sa leçon !
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En descendant de sa voiture, qu'il venait de garer sur le Cours Anatole-France, Albert allume une blonde, en se dirigeant vers le siège du Cercle, où, malgré dix minutes d'avance, il était bien persuadé de retrouver Bernard. Et lui aurait, comme à son habitude, une bonne excuse pour justifier son présence bien avant l’heure convenue. C'était toujours comme cela, cet homme ne pouvait se départir de son tempérament anxieux. Il était un peu rustre, malgré son érudition et une intelligence relativement développée.
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