Citations de Jean Calvin (21)
La torture d'une mauvaise conscience est l'enfer des vivants.
Se donner n'a de sens que si l'on possède.
Nous appelons prédestination le conseil éternel de Dieu, par lequel il a déterminé ce qu’il voulait faire de chaque homme. Car il ne les crée pas tous en pareille condition, mais ordonne les uns à la vie éternelle, les autres à l’éternelle damnation. Ainsi, selon la fin à laquelle est créé l’homme, nous disons qu’il est prédestiné à mort ou à vie.
Premièrement, il requièrent toujours une forme d'Eglise visible et apparente. Secondement, ils constituent cette forme au siège de l'Eglise romaine, et l'état de leurs prélats. Nous, au contraire, affirmons que l'Eglise peut exister sans apparence visible, et même que son apparence n'est à estimer de cette braveté (pompe) extérieure, laquelle follement ils ont en admiration : mais elle a bien 'autre marque, c'est à savoir la pure prédication de la Parole de Dieu, et l'administration des sacrements.
Ceux qui, en délaissant I'Ecriture, imaginent je ne sais quelle voie pour parvenir à Dieu, ne sont point tant abusés d'erreur, qu' ils ne sont agités de pure rage.
Mais ceux qui veulent prouver par arguments aux incrédules, que l'Ecriture est de Dieu, sont inconsidérés. Or cela ne se connaît que par foi.
Toute opinion que les hommes conçoivent de leur sens quant aux mystères de Dieu, bien qu'elle n'apporte point toujours un si grand amas d'erreurs, ne laisse pas d'en être mère.
(....) il n'y eut toutefois nulle religion pure ou approuvée, étant seulement fondée sur le sens commun des hommes.
Car quant à l'édifice du monde tant beau, excellent et si bien compassé, qui est celui de nous qui, en élevant les yeux au ciel, ou les promenant par toutes les régions de la terre, adresse son cœur pour se souvenir du Créateur ?
D'où aussi nous avons à recueillir que la droite voie de chercher Dieu (...) est, non pas de nous fourrer avec une curiosité trop hardie à éplucher sa majesté (....) mais de le contempler en ses œuvres (....).
Mais puisque les vulgaires et les plus rudes, qui n'ont aide que de leur vue, ne peuvent pas toutefois ignorer l'excellence de cet ouvrage tant noble de Dieu, lequel se montre, qu'on le veuille ou non , en la variété des étoiles si bien réglées et distinctes, et toutefois si grande en si innombrable, il est à conclure qu'il n'y a nul homme en terre auquel Dieu ne déclare sa sagesse tant que besoin est.
Nous mettons hors de doute que les hommes aient un sentiment de divinité en eux, même d'un mouvement naturel.
Voilà ce qu est la vraie et pure religion: à savoir la foi conjointe avec une vive crainte de Dieu, en sorte que la crainte comprenne sous soi une révérence volontaire.
Saint Hilaire tenait déjà de son temps pour grand vice, qu'étant aveuglés par la folle révérence qu'ils portaient à la dignité de leurs évêques, ils ne considéraient point quelles pestes étaient parfois cachées dessous de tels masques.
Or qu'est-ce que le monde honore aujourd'hui en ces évêques cornus, sinon qu'il répute pour plus excellents ceux qui président aux plus grandes villes ?
C'est mal prendre les miracles, que de les tirer à autre fin que pour illustrer le nom de Dieu.
Or c'est une bonne enseigne (...) si elle (la doctrine) ne tend point en la gloire des hommes, mais de Dieu.
Mais la Relique la plus fériale [festive] de cette espèce, est la forme de ses fesses, qui est à Reims, en Champagne, sur une pierre derrière le grand autel. Et disent que cela fut fait du temps que nôtre Seigneur était devenu maçon pour bâtir le portail de leur Église. Ce blasphème est si horrible et si exécrable que j’ai honte d’en plus parler.
Bref, tant s’en faut qu’il y ait similitude entre la messe papale et la Cène de notre Seigneur, que le jour n’est pas plus contraire à la nuit. Que peut-ce donc être de l’adoration qu’on fait là au pain, qu’idolâtrie exécrable, voire plus lourde et plus sotte que jamais il n’y en a eu entre les Païens ?
Pourtant que la témérité humaine se modère et qu'elle ne cherche ce qui n'est point, de peur de ne trouver point ce qui est.